Ouvrez un moteur de recherche, tapez « Paqueta Kaka », et vous aurez une petite idée de la réputation qu’avait la future recrue lyonnaise il y a moins de deux ans, au moment de débarquer en Europe. En ce début d’année 2019, Lucas Paqueta était présenté comme le nouveau joyau brésilien, adoré par les supporters de Flamengo, où il avait débuté chez les pros en 2016, et salué par ses pairs. « C’est un ami, un grand joueur et il fait de plus en plus parler de lui au Brésil, relevait à l’époque un certain Neymar. Je connais ses qualités et il va les prouver au monde entier. Je suis certain que ce sera un grand joueur. »
Leonardo aussi en était convaincu, puisque le directeur sportif de l’AC Milan – retourné depuis au PSG – n’avait pas hésité à miser 39 millions d’euros pour faire venir l’élégant milieu de terrain en Lombardie. Soit le double du prix que l’OL s’apprête à débourser pour le récupérer cet automne… Symbole d’un petit fiasco.
Un démarrage en trombe, puis la panne sèche
Pour Paqueta, les premières semaines chez les Rossoneri avaient pourtant été à la hauteur des attentes. « Quand il est arrivé à Milan, il a commencé très fort, explique Johann Crochet, spécialiste Serie A pour RMC Sport. Tout le monde s’est dit ‘superbe coup de Leonardo, ok 39 millions d’euros c’est cher, mais il commence très bien’. » Dès son troisième match, le natif de Rio de Janeiro se muait en passeur décisif face à la Roma. Dès son quatrième, il marquait son premier but contre Cagliari. Ce sera aussi son dernier.
« Depuis le 10 février 2019, Paqueta c’est 1700 minutes de jeu en Serie A pour zéro but, zéro passe décisive (une, en fait), poursuit Crochet. Il s’est perdu, je pense qu’il y a peut-être un problème mental derrière, il faut sans doute le mettre en confiance, lui donner des responsabilités. Or au Milan c’était peut-être compliqué, car Gattuso est un peu dur dans sa communication et dans ses relations. »
Il n’a pas séduit ses coachs, ni ses équipiers
Le hic, c’est que le gaucher ne trouvera ensuite grâce ni aux yeux de Marco Giampaolo, ni aux yeux de Stefano Pioli, qui l’a fait de moins en moins jouer la saison dernière (24 apparitions en Serie A, 1100 minutes). Et mardi, c’est dans une certaine indifférence que le Brésilien a vidé son casier à Milanello. Il faut dire que Paqueta, en plus d’avoir galéré sur le pré, a eu du mal à s’intégrer dans le vestiaire lombard. Ce qui devrait être différent à Lyon, où il retrouvera une colonie de compatriotes, parmi lesquels Bruno Guimaraes, Jean Lucas, Marcelo, ou Thiago Mendes.
« Voilà le point final d’une histoire qui se voulait prometteuse, mais qui n’a jamais vraiment démarré, résume la Gazzetta dello Sport. Après un bon départ avec Gattuso, la régression a été évidente, et il n’a jamais su trouver une place précise dans le projet technique, malgré les changements d’entraîneurs. »
Un relayeur, un numéro 10, ou un ailier?
Ce qui amène à une vraie interrogation: celle de son utilisation. « Ce n’est pas une question simple, observe Johann Crochet. A Milan il a joué milieu relayeur dans un milieu à trois, ailier gauche ou numéro 10 dans un 4-2-3-1, et parfois même milieu droit ou ailier droit. Moi, je trouve que c’est en relayeur qu’il est le plus intéressant, parce qu’il a des qualités techniques, même s’il fait encore des erreurs dans les phases de construction, et surtout parce que c’est un joueur physique. Et ça c’est bien pour la Ligue 1. »
Une Ligue 1 qui doit donc lui permettre de se relancer et, pourquoi pas, de retrouver la sélection. Car Tite, qui l’avait quasi-systématiquement convoqué depuis l’été 2018 (pour 11 sélections), n’a pas inscrit son nom dans sa dernière liste. Lui préférant dans le secteur du milieu des Fabinho (Liverpool), Everton Ribeiro (Flamengo), et même… Bruno Guimaraes.
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