Les clubs français ne perdent pas toujours la guerre pour les jeunes joueurs. Nice a ainsi réussi à arracher le jeune défenseur Flavius Daniliuc (19 ans) des griffes du Bayern Munich, où il évoluait depuis 2014. Le joueur a refusé de signer son premier contrat pro avec le géant bavarois pour donner sa préférence à celui de la Côte d’Azur, où il estime pouvoir bénéficier de chances plus fortes d débuter au plus haut niveau.
Taulier chez les U19, à la porte de la réserve
Cela semblait en effet moins garanti en Bavière face à la concurrence exacerbée de monstres internationaux. Axial droit, Daniliuc était une valeur sure de l’équipe U19 dont il était le capitaine, notamment en Youth League. Mais il n’avait pas encore vraiment passé le ‘cut’. Celui d’intégrer l’équipe réserve, en tête de la rugueuse et très suivie D3 allemande, surnommée ‘le cimetière des Eléphants’ en raison de la présence de clubs historiques.
Il y a bien fait quelques apparitions cette saison (4) sans s’inscrire dans la durée, à l’inverse de l’Américain Chris Richards, autre jeune très coté du Bayern. « C’est très difficile de percer au Bayern, confie Polo Breitner, spécialiste de l’Allemagne pour RMC Sport. Les joueurs partent parce qu’ils n’ont pas l’opportunité d’évoluer. Le cas le plus connu, c’est Mats Hummels. »
Flavius Daniliuc était donc encore un peu éloigné des A, même si sa progression était scrutée de près par les dirigeants. Il n’est pas, non plus, totalement inconnu de la presse internationale. Le quotidien anglais, The Guardian, l’avait désigné en 2018 parmi les 60 jeunes joueurs « NextGen » à suivre pour le football de demain. Il le décrivait comme très polyvalent et doté d’une bonne vision du jeu.
Une aventure amère avec le Real Madrid
A vrai dire, Daniliuc agite les recruteurs des gros clubs depuis son plus jeune âge. Né à Vienne de parents roumains, le joueur a d’abord rejoint le gros club de la ville, le Rapid, avant de signer avec le Real Madrid en 2011, après avoir tiré son épingle du jeu d’une journée de tests regroupant 250 enfants (8 élus seulement). En Espagne, Daniliuc évoluait comme milieu offensif. Mais l’aventure n’a pas duré. Selon le Guardian, le joueur se serait plaint du traitement réservé par certains de ses coéquipiers.
C’est dans ces circonstances qu’il a rejoint le Bayern en 2014. Le souvenir est aussi amer pour le Real. Le nom de Daniliuc a en effet été cité sur la liste des huit jeunes joueurs étrangers pour lequel le club n’a pas respecté les règles des transferts sur les mineurs. Ce qui lui a valu une interdiction de recrutement pendant deux mercatos en 2016 (sanction réduite à un mercato par le TAS).
Recruté par le Bayern grâce à Alaba, son « grand frère »
Daniliuc a donc rapidement quitté l’Espagne pour l’Allemagne. Il a été coopté par David Alaba, son compatriote et joueur du Bayern. Le polyvalent défenseur considère Daniliuc comme son « petit frère » et a poussé pour sa venue au club. C’est en Bavière que Daniliuc a changé de poste pour s’installer deux crans plus bas, en défense. Il a notamment remporté le titre de champion U17 avant d’être invité à participer à quelques entraînements de l’équipe première sous les ordres de Carlo Ancelotti. Sa progression a été freinée par quelques pépins physiques.
Son père refuse qu’il joue pour la Roumanie
Flavius Daniliuc pourrait bientôt rejoindre David Alava en sélection autrichienne. Il compte déjà 26 capes dans les catégories de jeunes, qu’il fréquente depuis les U15. Il aurait aussi pu choisir la Roumanie. Ses parents sont en effet originaires de la ville de Suceava, qu’ils ont quittée pour fuir le régime autoritaire du dictateur Nicolae Ceausescu. Ils ont migré à Vienne, où Flavius est né. Mais pour son père, Marcus, c’est clair: Flavius Daniliuc ne jouera pas pour la Roumanie. Il a dénoncé à plusieurs reprises la gestion mafieuse du football de son pays, malgré les approches répétées de la Fédération.
« Il ne jouera jamais pour la Roumanie tant que le problème de la mafia n’est pas résolu », avait-il clamé en 2014. Il a récemment maintenu sa position très ferme dans le journal Gazeta Sporturilor. « C’est exclu, a-t-il lâché. Nous avons plusieurs bonnes raisons pour que Flavius ne porte pas le maillot roumain. J’ai souvent parlé aux parents de Nicusor Craiu, l’ancien coéquipier de Flavius au Real Madrid. L’enfant a eu des expériences négatives dans l’équipe U17. Dans le pays, ils ont encore recours à des pots-de-vin et à d’autres irrégularités. »
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