Les deux clubs savourent, mais rien n’est fait. Le Toulouse FC et l’Amiens SC ont remporté une bataille judiciaire avec la suspension de leur relégation en Ligue 2 ordonnée ce mardi par le Conseil d’État. Si le juge des référés de la plus haute juridiction administrative a validé l’arrêt anticipé de la saison 2019-2020, le magistrat a demandé à la Ligue de football professionnel de « réexaminer » la question des descentes et le format de la Ligue 1 pour 2020-2021. Cette injonction ne signifie toutefois pas que le championnat passera de 20 à 22 clubs, ni que les deux repêchés de dernière minute soient définitivement sauvés.

La convention LFP-FFF au coeur du sujet

Le Conseil d’État fait d’ailleurs savoir dans son verdict que c’est à la LFP de « tirer les conséquences » de son ordonnance et de trancher, par le biais de son conseil d’administration ou de son assemblée générale. Le réexamen des descentes est notamment motivé par une « erreur » de la LFP, qui s’est appuyée sur sa convention en vigueur avec la Fédération française de football. Ce texte dispose que la Ligue 1 ne peut se jouer à plus de 20 clubs. Problème, cette convention prend fin le 30 juin et n’a pas d’impact sur la saison 2020-2021.

Seulement, la nouvelle convention LFP-FFF sur le point d’être validée maintient le nombre maximum de clubs dans l’élite à 20. Dans ce cas, comment Amiens et Toulouse pourraient-ils ne pas être relégués? Si la LFP maintient sa décision originale, elle s’exposerait sans aucun doute à un nouveau recours. Mais ce serait aussi le cas si elle venait finalement à annuler les montées du FC Lorient et du RC Lens en Ligue 1.

« La Ligue devra avancer d’autres arguments pour justifier le maintien à 20 et le principe des deux relégations. Tout cela avec un caractère d’urgence évident vu le calendrier », analyse un avocat spécialisé dans le droit du sport. 

Une Ligue 1 à 22 clubs soulève plusieurs difficultés

L’hypothèse d’un passage à 22 clubs est mis à mal par plusieurs problématiques. Le premier est l’alourdissement du calendrier, passant de 38 à 42 journées. Les conséquences physiques pour les joueurs deviendraient un problème, que le syndicat des footballeurs, l’UNFP, ne manquerait pas de relever.

Jouer à 22 poserait aussi la question de la répartition des droits TV. Les parts du gâteau seraient plus petites et donc les revenus moins importants pour chaque club. Ce qui susciterait de longs débats, alors même que les dirigeants des 40 clubs professionnels ne sont toujours pas tombés d’accord pour le déplafonnement des droits audiovisuels de la Ligue 2. Il faudrait également s’interroger sur la position de Mediapro, qui a signé un contrat de diffusion pour dix matchs par journée et non pas onze. Où caser cette rencontre supplémentaire dans le planning hebdomadaire?

Ne pas valider les relégations en Ligue 1 pourraient provoquer l’ire des clubs des divisions inférieures, dans lesquelles des descentes ont bien été appliquées. Orléans et Le Mans en ont fait les frais en Ligue 2. Enfin, un championnat à 22 implique de changer le nombre de relégués pour la saison suivante. Ce qui provoquerait un augmentation de l’insécurité sportive pour un plus grand nombre de clubs.

Réunion décisive de la Fédération le 26 juin?

Officiellement, la LFP a dit prendre « note » de la demande du Conseil d’État. Mais elle a toujours l’intention de rester à 20 clubs en Ligue 1. La FFF de Noël Le Graët, qui a déjà refusé la L2 à 22 clubs, explore la possibilité de tenir son assemblée fédérale (plus de 300 personnes représentant les clubs professionnels et les présidents de toutes les ligues) d’ici le 30 juin, la date butoir fixée par le juge. 

Cette réunion semble capitale: c’est au cours de celle-ci que la nouvelle convention avec la LFP doit être entérinée. Ce document, empêchant le passage à 22 de la Ligue 1, sera valable jusqu’en 2024 et a déjà été voté par trois des quatre organismes compétents. Et il ferait tomber le principal argument du Conseil d’État.

Selon les informations de RMC Sport, la Fédération réfléchit à organiser cette assemblée de façon « dématérialisée » le 26 juin à 11 heures. Elle cherche aussi un moyen de sécuriser un vote à distance, d’un point de vue légal. Il n’est pas impossible que le rendez-vous ait lieu physiquement, en fonction des mesures gouvernementales qui seront annoncées par le gouvernement pour la troisième phase du plan de déconfinement qui débutera le 22 juin. La question pourrait être évoquée entre Emmanuel Macron et Noël Le Graët, mercredi à l’Élysée. Une entrevue prévue de longue date.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/ligue-1-pourquoi-amiens-et-toulouse-sont-encore-loin-du-maintien-1930338.html

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