PSG: Paris plus que Saint-Germain (2013)
PSG – Logo 2002 et logo 2013
En 2013, deux ans après leur arrivée à la tête du club, les nouveaux propriétaires qataris du PSG décident de s’attaquer au logo. Le cercle, avec une Tour Eiffel rouge en trame, est conservé, mais on remarque que « Paris » et « Saint-Germain » sont dissociés, et que le nom de la capitale apparaît en bien plus gros que celui de la ville des Yvelines. Le but étant de développer avant tout l’image parisienne dans un but de conquête des marchés étrangers.
Si une pétition, après la fuite d’une première version dans la presse, avait été lancée par quelques supporters pour dénoncer un éclaircissement du bleu, qui risquait de se rapprocher de celui de l’OM, le résultat final passe globalement bien auprès des amoureux du club. En revanche, c’est la soupe à la grimace du côté de la mairie de Saint-Germain-en-Laye.
Car en plus de son déclassement visuel, la ville royale des Yvelines voit disparaître le berceau de Louis XIV (au profit d’une fleur de lys plus grande), symbole de la commune. « Beaucoup de gens ont du mal à comprendre sa signification », justifie alors Jean-Claude Blanc, directeur général du PSG. Par ailleurs, le date de création du club, 1970, s’est volatilisée. Explications du DG: « Elle ne tient pas la comparaison avec d’autres grands clubs européens qui ont plutôt 1800 au début de leur date. »
>>> Bordeaux: un nouveau logo bientôt présenté
Nice: un retour aux sources (2013)
OGC Nice – Logo 1992 et logo 2013
C’est aussi en 2013 que l’OGC Nice choisit de revoir sa représentation visuelle, pour marquer le début d’une nouvelle ère avant l’inauguration de l’Allianz Riviera. Le club azuréen n’avait alors pas changé de logo depuis 1992, ce qui en faisait le plus vieux de l’élite. Afin de s’éviter une fronde, Nice a préalablement consulté ses joueurs, ses partenaires et surtout ses supporters. Pour un résultat assez « traditionnel ».
L’aigle héraldique, emblème de la ville, grandit et se pare d’or, pour enserrer un blason rouge et noir. On observe aussi que Nice réapparait en toutes lettres, alors que la mention « Côte d’Azur » disparaît. Enfin, la date de création du club est visible, précédée d’un mot en niçois, « Despi » (depuis). Une sorte de retour aux sources, donc, assumé par le club. « Lorsque vous bâtissez un projet, de nombreuses choses sont à changer, explique le président Jean-Pierre Rivère. Mais l’important reste de le faire sans oublier d’où l’on vient. »
Caen: les Vikings descendent du bateau (2016)
SM Caen – Logo 2013 et logo 2016
En 2007, lors d’un précédent changement de logo, le Stade Malherbe Caen avait provoqué la colère de ses fans en supprimant le drakkar. Alors neuf ans plus tard, le club décide de se racheter en refaisant la part belle à l’imagerie viking. Le bleu et le rouge restent sur le blason, mais un visage d’homme, un guerrier casqué, à la barbe et au regard déterminé, fait son apparition.
Inspiré de quelques franchises américaines, ce logo est une petite révolution en France, aucun club professionnel n’ayant opté pour un visage humain comme représentation. Et c’est plutôt un succès auprès du public. « L’imagerie autour des Vikings, pierre angulaire de la nouvelle identité du SMC, renvoie aux origines normandes du Stade Malherbe, chères aux supporters caennais », se félicite la formation. On note par ailleurs, comme sur le logo du PSG, une mise en valeur de « Caen » plutôt que de « Stade Malherbe ».
Lille: un dogue très marketing (2018)
LOSC – Logo 2012 et Logo 2018
Seulement six ans après sa dernière « rénovation », le LOSC estime en 2018 qu’il est temps de revoir à nouveau son logo. Quelques mois plus tôt, Gérard Lopez est arrivé à la tête du club nordiste, et le président veut visiblement marquer son territoire, avec un pentagone (comme la citadelle de Lille) frappé d’une énorme tête de Dogue.
Certains supporters, qui appréciaient le logo 2012, regrettent une trop grande simplification (le terme « Lille » disparaît), et prêtent à la nouvelle direction la volonté de définitivement tirer un trait sur le passé. D’autant que le communiqué du club se veut très « marketing »: « Cette transformation a pour objectif de marquer la nouvelle dynamique dans laquelle le club sportif et l’entreprise se sont inscrits en 2017 avec pour enjeu de retrouver du leadership sur tous les terrains », peut-on notamment lire. Coloré, mais pas très chaleureux.
Toulouse: le contrepied vintage et collaboratif (2018)
TFC – Logo 2010 et logo 2018
A l’heure de l’extrême modernisation et de la simplification des écussons, le TFC fait en 2018 un autre pari. Adieu le logo basique aux bandes mauves et blanches du début des années 2000, place à quelque chose de plus travaillé, mais aussi de plus symbolique. A l’intérieur d’un cercle rappelant le nom du club en toutes lettres, ainsi que sa date de création, apparaît le blason de la ville avec la croix occitane, la basilique Saint-Sernin et le château Narbonnais.
L’ensemble, qui peut rappeler le travail de Manchester City, est en fait un mix des logos de 1937, 1986 et 2001 (les bandes sont légèrement visibles). Dans un milieu de supporters assez conservateur, le résultat est évidemment apprécié. Pour la petite histoire, le logo a d’ailleurs été imaginé par un amoureux du Téfécé. « Ce logo n’est autre qu’une version épurée du blason anniversaire des 80 ans du club (de 2017, ndlr), réalisé par Julien Labazuy, supporter du Téf, et plébiscité l’an dernier par tous les amoureux des Violets », rappelle le club, qui n’a eu qu’à le retravailler légèrement. De quoi séduire les tribunes, tout en s’évitant de faire appel à une agence de com’. Une pierre, deux coups.
Nîmes: le grand loupé (2017, puis 2018)
Nîmes Olympique – Logo 2017 et logo 2018
Après une montée en Ligue 1 manquée de peu, le Nîmes Olympique s’offre en juin 2017 un bon petit psychodrame. Sans avoir prévenu, sans voir concerté quiconque, le club gardois présente sur les réseaux sociaux un nouveau logo, plutôt rétro. Le crocodile est toujours là, mais il n’en reste que la tête, entourée d’une couronne de lauriers verte. Extrêmement mécontents, les supporters parlent « d’amateurisme », de « ringardise », et comparent la tête animale à « un gant pour aller chercher les plats dans le four ». Plus sérieusement, les Gladiators et les Nemausus, les deux principaux groupes de fans, appellent alors à boycotter la campagne d’abonnements du club et l’achat de produits dérivés portant le nouvel écusson.
Deux semaines plus tard, le président Rani Assaf doit procéder à un grand rétropédalage. Le club annonce que ce nouveau logo sera abandonné rapidement et qu’une nouvelle sélection sera faite avec les supporters, avant d’être soumise au vote du public.
Le NO tient promesse, et en mai 2018, juste avant la remontée en Ligue 1, le club dévoile un nouveau logo validé par le peuple. Le corps du crocodile n’a pas été retrouvé, mais les lauriers ont été chassés au profit d’arches symbolisant les arènes de Nîmes. Et il ne reste plus que deux couleurs: le rouge, et le blanc.
Nantes: la Juventus-sur-Loire (2019)
FC Nantes – Logo 2008 et logo 2019
Le FC Nantes n’a lui pas souhaité revoir sa copie, mais il ne s’est pas épargné une polémique non plus… Au printemps 2019, au terme d’une saison éprouvante, marquée par la disparition d’Emiliano Sala, le club de Loire-Atlantique présente un nouveau logo extrêmement épuré: un « N » vert sur fond jaune, surmonté du nom du club. Seule l’hermine, rappelant l’appartenance de la ville au duché de Bretagne, est conservée. La goélette, comme les huit étoiles célébrant les titres de champion de France, passent à la trappe.
Les fans, qui ont déjà Waldemar Kita dans leur collimateur, accusent aussitôt le président de renier l’histoire du club. Face à la grogne, les Canaris expliquent que « l’évolution du logo répond au besoin de développer l’influence et l’empreinte du FC Nantes », et disent « regretter » le timing de ce changement, tout comme le fait « de ne pas avoir trouvé une mécanique optimale pour intégrer les fans dans le processus de création ». Sans rien changer au résultat.
Par ailleurs, les observateurs remarquent très vite une ressemblance avec le style du nouveau logo de la Juventus (un « J » surmonté du nom du club), dévoilé en janvier 2017. Un club italien qui avait privé le FCN d’une finale de Ligue des champions en 1996. Curieux hommage.
https://rmcsport.bfmtv.com/football/ligue-1-les-derniers-changements-de-logo-des-clubs-avec-plus-ou-moins-de-reussite-1916097.html