Des centaines de médias ont été accrédités, les organisateurs pronostiquaient sur plus d’un milliard de téléspectateurs: le monde entier avait les yeux rivés sur les stades et les terrains allemands samedi, la Bundesliga reprenait après huit semaines d’absence.

Au-delà des conditions sanitaires et des risques de contagion, des stades vides et creux sans public ni supporter, ce redémarrage était indispensable et allait forcément apporter une amélioration et une bonification économique. Sur ce point, c’est une évidence.

Alors qu’en France, la Ligue 1 est arrêtée, le contrat des droits de diffusion annulé, les recettes de billetterie stoppées et les revenus commerciaux brisés, les clubs allemands, eux, vont en conserver une certaine part. Et peut-être en améliorer une partie.

Finir la saison, c’est toucher les droits TV

Premièrement, en jouant et en se donnant l’objectif de finir la saison, les droits TV seront touchés. La Bundesliga, c’est 1,16 milliard d’euros par an et jusqu’à 1,4 milliard en intégrant les droits TV vendus à l’international. Si le championnat va au bout, il n’y aura pas de perte, pas de demande de dédommagement, pas de suspension ou d’annulation de contrat, la manne sera versée quoi qu’il arrive.

Ensuite, parce que l’Allemagne est officiellement devenue samedi le premier grand pays du football à reprendre, sa réputation et sa visibilité ont pris une valeur sans précédent. Si l’on suppose qu’un milliard de personnes ont regardé les rencontres, comme Dortmund-Schalke, et regarderont celles de ce dimanche, notamment Union Berlin-Bayern, c’est potentiellement un milliard de consommateurs, de clients, d’acheteurs, de fidèles.

Les marques, les sponsors et les partenaires vont ainsi largement y bénéficier et maintenir ou assurer leurs contrats avec les clubs. Alors qu’une récente étude du cabinet KPMG estimait que les pertes de revenus commerciaux, en cas d’arrêt de la saison, étaient chiffrées à plus de 250 millions d’euros, en reprenant, les équipes de Bundesliga peuvent faire l’économie d’un tel coût, peuvent espérer ne pas perdre autant. Voire y gagner à travers la visibilité internationale.

Enfin, avec la reprise, la réputation organisationnelle de la Bundesliga a grimpé en flèche samedi. La planète foot a souligné la capacité allemande à reprendre tout en respectant des conditions sanitaires très strictes, sans le moindre problème ni la moindre défaillance. Cela jouera dans l’avenir sur sa réputation et sur des conséquences économiques favorables.

Jouer sans supporter, c’est gagner quand même

Les stades resteront à huis clos et ce pour toute la fin de saison, les supporters ne pourront pas assister aux rencontres, personne ne pourra rentrer dans les stades et l’ambiance restera morte et ennuyeuse. Sans parler de cette ferveur, ce sont les pertes au niveau des recettes billetterie qui interpellent.

Au total, sur les 9 journées restantes, le coût de stades vides sans public devrait se chiffrer à 140 millions d’euros. C’est beaucoup mais comparativement peu par rapport à ce qu’offrent les droits TV et les recettes sponsoring. Analyse peut-être cynique mais réaliste, les supporters rapportent peu économiquement aux équipes et une saison sans eux pourrait tout à fait être jouée, du moment que les recettes commerciales et les droits TV sont assurés.

C’est ce qu’on retiendra de cette reprise. On a tous aimé revoir des matchs et de nouveau admirer les choix tactiques et stratégiques des équipes. Seulement, cela a été un révélateur important : dans la nouvelle économie du football professionnel, le supporter ne pèse plus rien et n’est finalement qu’une variable d’ajustement secondaire.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/bundesliga-les-effets-positifs-de-la-reprise-au-niveau-economique-1915559.html

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