« Ce ne sont que des fake-news. L’information est totalement fausse ». Voilà comment Jacques-Henri Eyraud a présenté les choses. Sur les antennes de RMC, lors de l’émission Rothen Régale, le président de l’OM a brisé le fantasme, le club n’est pas à vendre. « Tant pis pour ceux qui en rêvent la nuit », a-t-il ajouté.

Jusqu’ici, on imaginait un milliardaire saoudien, fan de la France et de la ville de Marseille. Certains voyaient déjà des grands noms signer à Marseille et un entraineur de renom s’assoir sur le banc de touche.

Sauf que pour cela, il faudrait de l’argent, beaucoup d’argent. Et ça, encore plus à l’heure de la crise économique et sanitaire, ce n’est pas donné à tout le monde. Un club comme l’Olympique de Marseille coûterait au minimum 100 millions d’euros, auxquels il faudrait rajouter un abondement de liquidités pour constituer une équipe compétitive et digne de ce nom.

Mais comment se fixe la valeur d’un club ? Comment détermine-t-on le prix d’une équipe sur le marché ? La technique financière reconnait trois démarches, trois approches pour déterminer la valeur d’un actif particulier, en l’occurrence une équipe de football.

L’approche comptable

La première est l’approche comptable. De façon très concrète et rationnelle, il suffit de regarder la valeur des actifs du club, la valeur concrète de ce qu’il possède (les joueurs, les biens immobiliers, les fonds propres, les disponibilités, les valeurs mobilières de placement, etc.) afin d’en déterminer une valeur et d’en fixer un prix. Pour le cas de l’OM, par exemple, les comptes officiels de la DNCG indiquent que les actifs du club sont évalués, au 30 juin 2019, à 231,25 millions d’euros.

En admettant une évolution sur la saison 2019-2020, on peut très bien supposer un prix compris entre 230 et 250 millions d’euros.

L’approche « goodwill »

Mais la chose peut encore bouger, avec l’approche « goodwill ». Cette méthodologie intègre, en plus de la valeur comptable, les actifs non évalués au bilan, comme la popularité, l’histoire, le palmarès, le mythe, etc. Concernant l’OM, on peut admettre qu’un club considéré comme le plus populaire de France, présentant l’une des meilleures affluences de Ligue 1, disposant d’un très grand palmarès, dont une Ligue des champions, peut voir la valeur de ses actifs non évalués croître de façon conséquente.

Dépasser un prix de vente de 250 millions d’euros semble alors parfaitement crédible.

L’approche stratégique

Enfin, la dernière approche est dite stratégique. Celle-ci tient compte de la situation de marché, de la conjoncture, des motivations à la fois du propriétaire vendeur et des investisseurs acheteurs. C’est la fixation d’un prix lorsque l’offre égalise la demande, quelle que soit la valeur des actifs précédemment citées.

Cette méthode est la plus répandue dans le cadre des négociations de vente et répond simplement à une question de conjoncture, de moment. Par exemple, en 2011, lorsque le PSG a été vendu au fonds souverain qatari, le club, selon l’approche comptable, était évalué à 68 millions d’euros. Pourtant, il a été vendu pour moins de 50 millions d’euros.

Idem concernant l’OM de McCourt. En 2016, Marseille était estimé à plus de 172 millions d’euros, selon la méthodologie comptable, mais l’homme d’affaire américain a racheté l’équipe 55 millions d’euros.

Avec l’approche stratégique, la valeur d’un club de foot ne dépend plus de la valorisation concrète et vraie de ses actifs mais seulement de la motivation des acteurs à l’acheter ou à le vendre. Le prix peut alors évoluer à la hausse comme à la baisse de façon très rapide.

Reste à voir si une telle approche va être proposée à Marseille…

https://rmcsport.bfmtv.com/football/combien-coute-un-club-de-foot-1915211.html

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