C’est un match qui a fait beaucoup pour la légende des Bleus et de Deschamps et qui a définitivement mis à mal la réputation de la défense à l’italienne. Rotterdam, 2 juillet 2000. L’équipe de France dispute la finale du 11e championnat d’Europe de football, face à l’Italie. Pour Robert Pirès, sur le banc au coup d’envoi puisque le sélectionneur Roger Lemerre lui préfère Christophe Dugarry, ce match d’anthologie débute véritablement à la 85e minute. Il remplace alors l’arrière gauche Bixente Lizarazu. « On a l’impression que tout le monde a lâché », s’amuse Julien Cazarre, sauf Barthez et Wiltord. « DD (Didier Deschamps), c’est là aussi sa force, il y a cru jusqu’au bout. et dans ses moments là, il est important », ajoute Dugarry, dans un compliment sincère à l’actuel sélectionneur des Bleus. À la toute fin du temps additionnel (90e+4), Sylvain Wiltord égalise à 1-1 et offre trente minute supplémentaires aux Bleus. « A ce moment-là, je me dis que c’est fini pour les Italiens, parce qu’ils sont morts, raconte Ropbert Pirès, invité de team Duga ce mercredi. Je pense que leur demi-finale face aux Pays-Bas les a plombé sur le plan physique. » Dernier entrant en jeu, « Robby » raconte alors que Marcel Desailly le pique au vif au tout début de la prolongation.
« Il arrive discrètement derrière moi, je ne le vois pas, et me glisse discrètement dans l’oreille: «Maintenant, on va voir de quoi tu es capable». Il me dit ça, puis s’en va. Je le regarde, mais je ne lui ai même répondu. Je me demande ce qu’il veut! Ça a été un coup de pression. (…) C’était une pique, à la Marcel Desailly », se souvient Robert Pirès, qui était encore « jeune » à cette époque. « Il m’a vexé. Je trouvais que ce n’était pas le moment pour me dire ça », admet l’ancien milieu offensif, aujourd’hui âgé de 46 ans.
Il a évité une « passe de merde » pour Zidane
La prolongation se déroule et sa mi-temps approche. Le chronomètre arrive à la 103e minute, quand Robert Pirès récupère un ballon mal négocié par les Italiens dans la moitié de terrain adverse. « Je ne sais pas pourquoi, je peux faire une passe à Zizou qui est à trois mètres, mais je me dis que ce sera une passe de merde qui ne servira à rien. (…) Je me suis revu dans les années où j’étais à Metz, sur le côté gauche ». Le futur cadre d’Arsenal (2000-2006) continue alors son débordement, centre du pied gauche et permet à David Trezeguet de fusiller Francesco Toldo pour inscrire le but en or et offrir le sacre à la France (2-1).
« Honnêtement, sur le centre, j’ai la chance que le ballon passe entre les jambes de Nesta », estime Robert Pirès. L’occasion pour lui, avec cette passe décisive, d’aller revoir Marcel Desailly? « Non pas du tout, sourit-il. À aucun moment je ne vais le voir et, d’ailleurs, on n’en a pas reparlé ».
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