« Je ne suis pas un grand entraîneur. Je ne suis personne et je dois encore prendre un paquet de beignes dans les dents. » Très imagé comme toujours, Gennaro Gattuso sait user des bonnes formules pour illustrer son propos. Pourtant depuis son arrivée à la tête du club lombard, en remplacement de son compatriote Vincenzo Montella, c’est lui qui porte les coups au niveau des résultats. Après des débuts difficiles marqués par trois défaites en sept matchs courant décembre, le Milan vient d’enchaîner une série d’invincibilité de treize rencontres. Son dernier revers remontant au 23 décembre dernier lors la réception de l’Atalanta Bergame (2-0). Une dynamique qui lui revient en grande partie. Mais à l’aune de retrouver la Coupe d’Europe, l’entraîneur milanais balaye les compliments d’un revers de la main. « J’ai gravi les échelons et j’ai encore beaucoup à apprendre. Ces temps-ci, on dirait que je suis devenu un gourou du banc de touche » avait-il déclaré après une probante victoire sur la pelouse de l’AS Roma. Un gourou peut-être pas mais un meneur d’hommes certainement. L’image de ses félicitations musclées adressées à Ricardo Montolivo après une victoire à domicile contre la Sampdoria, avait notamment fait le tour de la toile.
« Ici, c’est ma maison »
Il faut croire que cela marche et que ses joueurs adhèrent à son discours. Mais lui ne veut surtout pas se mettre en avant. A l’image du joueur Gennaro, acharné mais limité, le technicien Gattuso préfère se réfugier dans le travail. « Personne ne m’a rien donné, j’ai eu des expériences très dures à l’étranger mais la tactique, ça ne s’apprend pas dans les livres. Ça s’apprend en prenant des beignes dans les dents ». Passé par Sion, Palerme, OFI Crète et Pise, avant de prendre les jeunes du Milan AC, il n’avait jusque-là jamais vraiment brillé sur un banc de touche. A 40 ans, revenu dans une institution qu’il a connue en tant que joueur durant treize ans, il mesure toute la chance qu’il lui est offerte et déclare son amour au club vainqueur de sept ligue des champions. « Je suis un garçon chanceux, qui a eu une opportunité incroyable et qui en profite. Ce que je fais, c’est un rêve. Je peux vous dire que je veux rester ici, c’est ma maison ». Dans 48 heures, dans son antre de San Siro et devant 70.000 tifosi acquis à sa cause, il affrontera les Gunners d’Arsène Wenger. Un manager présent depuis 22 ans sur le banc d’Arsenal. Un parcours qu’aimerait sûrement imiter l’Italien.
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