,Anthony Tondut est un homme réputé sur les bords de la Maine. Voilà près de quatorze ans que ce médecin du sport exerce pour Angers SCO, en plus d’avoir son propre cabinet généraliste en ville, où il pratique également les échographies. Comme tous ses collègues, il a mis ses activités habituelles entre parenthèses pour lutter contre la pandémie de coronavirus qui ébranle une bonne partie de la planète. De toute façon, les patients se déplacent de moins en moins pour consulter, par peur d’être contaminés. Reste les pathologies et les maladies plus habituelles à traiter.
Le reste de la semaine, le docteur de 45 ans assure un suivi à distance pour les footballeurs de Ligue 1. « Il faut toujours maintenir le lien avec les joueurs, les dirigeants, le staff et nos instances donc j’y passe encore beaucoup de temps par téléphone ou sur Skype, explique le praticien. C’est clairement un bouleversement de mon quotidien. L’activité dans les maisons médicales a baissé quasiment de moitié et l’activité foot se fait de chez moi donc je suis passé d’un rythme à cent à l’heure à beaucoup plus de temps pour gérer les choses. »
« Il va y avoir des dégâts psychologiques chez les footballeurs »
Un temps qu’Anthony Tondut consacre en partie à l’anticipation de la reprise de l’entraînement. Avec de nombreuses conséquences à gérer. « On sait qu’il y a et qu’il va y avoir des dégâts psychologiques chez les footballeurs, confie-t-il. Au moment de la reprise, c’est un palier qui va être important à gérer. Quand la pression va s’estomper, il y aura des choses à éclaircir avec les joueurs car aujourd’hui, ils subissent la situation comme nous. »
En attendant, le docteur angevin rêve parfois de ballon rond. Tout en restant lucide. « Les matchs me manquent clairement. Il y a une adrénaline et l’odeur du vestiaire qui n’est pas là. Mais quand on voit la situation qu’on est en train de vivre, on ne peut pas se plaindre. Mes pensées sont plus tournées vers ces gens qui sont malades, qui souffrent que vers mon petit plaisir personnel du foot. » Un plaisir qui n’est pas encore prêt de reprendre, d’après lui.
« Reprendre avant juin, ce serait désastreux pour l’image »
« Notre devoir de médecins, c’est de préserver la santé des acteurs donc on autorisera une reprise quand on aura tous les feux verts, avec la certitude que tout est fait dans les règles, assure Anthony Tondut. On est loin d’envisager une reprise dans les bonnes conditions mais en 2020 les choses peuvent aller très vite au niveau thérapeutique, de la sérologie… donc la vérité d’aujourd’hui n’est pas celle de la semaine prochaine. »
« Dans l’état actuel des choses, il semble peu concevable de reprendre la compétition dans les semaines qui viennent, poursuit-il. Après, en juin, juillet ou août, oui probablement. Le faire avant, ça serait même désastreux pour l’image du football. Si on donnait une validation pour des sportifs professionnels alors que la population n’est pas sortie de confinement, ça ne serait pas responsable. »
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