La bataille des droits TV est lancée dans le football français, sur fond de crise sanitaire mondiale liée au coronavirus. C’est une bataille qui engage la survie financière de nombreux clubs de Ligue 1. Et Canal+ a lancé la première offensive en informant la Ligue de football professionnel (LFP) qu’il n’honorerait pas le prochain versement des droits TV de la saison.

« En cas de force majeure, lorsque les matches ne sont plus livrés, les paiements sont suspendus. Là, on est en plein cas de force majeure », s’explique la direction de la chaîne cryptée auprès de l’AFP ce lundi: « On applique strictement le contrat et on ne voit pas pourquoi on ferait autrement: Canal+ n’est pas une banque. »

Canal+ pose les bases de la discussion

Ainsi, le diffuseur historique de la L1 ne versera pas dimanche les 110 millions d’euros – 15% du montant annuel total – initialement attendus par les clubs de l’élite, bénéficiaires principaux de ce versement. Déjà fragilisées par les mesures liées à la pandémie de coronavirus, les écuries de Ligue 1 vont donc devoir intégrer dans leurs projections budgétaires ce nouveau manque à gagner.

Il sera lourd: les droits TV, qui représentent en effet près de 36% des recettes des clubs de L1 pour la saison 2018-2019, sont de loin leur plus grande source de revenus, selon le rapport de la DNCG, le gendarme financier du football français. « Une fois que les conditions sanitaires seront remplies pour le gouvernement et que les choses pourront repartir, là on discutera des enjeux économiques », rétorque-t-on à la direction de la chaîne cryptée.

Une période d’incertitudes s’ouvre

L’inquiétude des clubs pourrait grandir si beIN Sports, l’autre diffuseur du championnat, choisissait d’imiter Canal+. Contacté, le groupe qatari, qui doit honorer un versement de 42 millions d’euros en fin de semaine, n’a pas souhaité communiquer sur ses intentions. De son côté, la Ligue a insisté sur le fait que Canal+ n’avait pour le moment réglé que deux tiers du montant total du contrat alors que près de trois-quarts des matches ont déjà été livrés, soit un écart de 43 millions d’euros.

Et alors que le président de la Fédération française Noël Le Graët, interrogé par RTL, a martelé qu’il faudrait que chacun respecte ses engagements”, la réponse de Canal+ est on ne peut plus claire: « Rien dans le contrat ne dit que les échéances sont liées à des matches diffusés. Il y a un calendrier de diffusion (des matches) et un calendrier d’échéances de paiement qui n’ont rien à voir. »

Une période d’incertitude s’ouvre donc sur le foot français et son financement, d’autant qu’un autre versement est attendu pour début juin de la part de Canal+ et beIN. Et que la direction de la chaîne du groupe Vivendi évoque « potentiellement » une renégociation des dernières échéances une fois connues « la date et les modalités de la reprise ».

https://rmcsport.bfmtv.com/football/droits-tv-canal-pas-une-banque-explique-son-refus-de-payer-1884926.html

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