Au moins 1 milliard d’euros de pertes dans un scénario pessimiste en Ligue 1, plus de 4 milliards sur l’ensemble des championnats du big-five dans un scénario optimiste, la crise du covid-19 marquera à tout jamais l’économie et l’histoire du football.

Dans cette conjoncture inquiétante et dangereuse, on se demande si tout le monde sera touché de la même manière. En effet, pour citer une célèbre fable de la Fontaine, certains considèrent que « selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir ».

Autrement dit, l’impact serait plus important pour les petites équipes que pour les grosses. Selon Willy Sagnol, membre de la Dream Team RMC Sport, « cette crise va favoriser une chose: il va y avoir un écart encore plus grand entre les gros clubs et les petits clubs. Le coronavirus, le PSG, ça n’impacte pas ses comptes! Idem pour Manchester City. »

Seulement, le principe même d’une crise c’est qu’elle touche sans condition, sans distinction. Tout le monde est affecté, y compris les plus gros. Y compris le Paris Saint-Germain, Manchester City ou le FC Barcelone.

4,5 millions de pertes par jour pour le Barça

Prenons ce dernier club en exemple. Selon les calculs de la presse américaine, l’équipe de Lionel Messi perdrait jusqu’à 5 millions de dollars (4,5 milliosns d’euros) par jour. C’est une malheureuse réalité: l’année dernière, lors de son assemblée générale, le Barça avait déclaré, sur l’ensemble de ses disciplines (football, basket, handball, hockey sur glace et sur gazon, volley-ball), un chiffre d’affaires total de 1,047 milliard d’euros, soit 1,18 milliard de dollars.

Rapporté sur 241 jours ouvrés, cela fait effectivement 5 millions de dollars au quotidien, ou 4,43 millions d’euros. Sur le milliard de revenus, 145 millions sont constitués par les seules recettes billetterie du Camp Nou. Avec un stade vide, sans aucun match joué, pas de gain et une accumulation de pertes sèches.

Certains pourraient rétorquer que lorsque la saison reprendra, les revenus reviendront. Il n’y aura qu’un simple report de comptabilité. Seulement, encore une fois, personne ne sait si la saison reprendra. Rajoutons à cela les pertes incompressibles du musée du football.

Premier centre culturel de Catalogne et 3e d’Espagne, il rapportait, en 2019, 57 millions d’euros au club. Ici, que le sport reprenne ou non, tant que les portes restent closes, le manque à gagner est cumulatif.

Les revenus commerciaux et les droits TV remis en cause

Ensuite, le Barca génère 332 millions d’euros sur les recettes commerciales (sponsoring, marketing, merchandising) issues du seul football. Dans la mesure où cette tranche est directement dépendante de l’économie réelle, si la conjoncture est mauvaise, la part est bouleversée. Puisque deux tiers de la population mondiale est confiné, puisque la consommation est en chute libre, puisque le chiffre d’affaires d’un très grand nombre d’entreprise s’écroule, les recettes commerciales du Barca en pâtissent et en pâtiront.

Il est certain que les contrats sponsoring et les partenariats commerciaux seront remis en cause, seront renégociés à la fin de la crise. Et il est certain que cela sera à la baisse.

Idem concernant les droits TV, plus de 223 millions d’euros pour le Barça en 2019, en comptant la Liga et la Ligue des champions. Sans compétition, les diffuseurs pourraient remettre en cause le versement de leur traite et donc les gains induits pour les clubs.

Enfin, tous les petits détails couteux pour les finances. Le Barça étant une marque mondialement connue et respectée, ses dirigeants avaient ouvert une académie, en lien direct avec l’université de Barcelone, formant, pour parfois plus de 15.000 euros l’année, des centaines de spécialistes en théorie du sport ou physiothérapie. Du fait du coronavirus, cette académie est fermée, et les droits d’inscription suspendus.

Tout le monde est touché, sans exception

Tout se cumule et les pertes font face à la plus grosse masse salariale d’Europe, estimée à 525 millions d’euros par an. Conséquence, d’un côté le club ne gagne pas d’argent, et de l’autre il doit payer des salaires colossaux à ses joueurs, notamment Lionel Messi, 830.000 euros net par semaine. Cela revient exactement au même avec d’autres clubs, comme le Paris Saint-Germain ou Manchester City.

Tout le monde est touché de la même façon. Qu’il s’agisse de Dijon, Amiens, Angers ou du Barça, du PSG ou de City, les choses sont similaires. La seule différence, c’est l’échelle des pertes.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/pourquoi-la-crise-du-coronavirus-est-aussi-difficile-pour-les-gros-clubs-1884636.html

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