C’était bien avant Zidane et Mbappé. C’était la génération Platini. Une équipe de France de rêve qui, à l’orée des années 1980, voulait conquérir le monde. Elle n’en fut pas loin. A défaut de conquérir la planète, les Bleus de Michel Hidalgo, monument du foot français décédé ce jeudi à l’âge de 87 ans, sont montés sur le toit de l’Europe.

Sélectionneur des Tricolores à partir de mars 1976, celui qui succède à Stefan Kovacs disposait d’une génération de joueurs surdoués qu’il a fait monter en puissance jusqu’au championnat d’Europe en 1984.

Le traumatisme de Séville 82 

Un premier titre majeur pour l’équipe de France, sacrée à la maison, qui peine à effacer totalement la demi-finale de Coupe du monde 1982 perdue deux ans plus tôt aux tirs au but face à l’ex-RFA après un match d’anthologie à Séville.

« On se souvient moins de l’Euro 1984 que de cette demi-finale parce qu’il y a eu cette espoir immense de se qualifier pour la finale, confiait Michel Hidalgo dans l’émission Luis Attaque sur RMC en 2012. Cela a été un coup dur. Je n’ai jamais vu un vestiaire où les joueurs étaient aussi abattus. On était éliminé et l’arbitre ne nous avait pas favorisés, les joueurs étaient en colère contre l’arbitrage. Avec un dirigeant, j’ai été obligé de mettre deux joueurs sous la douche tout habillés une heure après! Les joueurs étaient devenus des enfants à qui ont a fait du mal, qu’on a mis dans un coin! » L’attentat impuni du gardien allemand Harald Schumacher sur Patrick Battiston est resté gravé à jamais dans les mémoires. 

Le créateur du carré magique

Mais le premier sélectionneur à avoir appelé Michel Platini en 1976 aura sa revanche. Partisan d’un football léché et offensif, il ose l’attaque. Met ses joueurs en confiance : « Pour ma première sélection en 1982, je me suis senti à l’aise, confie, ému, Luis Fernandez dans le Super Moscato Show. Ses causeries, c’était un régal. Il n’y a jamais eu un problème dans son groupe. C’était un homme droit et juste. »

« C’est aussi le premier entraîneur qui a fait jouer trois numéros 10 ensemble », rappelle Luis citant Michel Platini, Bernard Genghini et Alain Giresse. Michel Hidalgo est aussi l’entraîneur qui donne naissance au fameux carré magique. Un milieu Tigana-Fernandez-Giresse-Platini. « Quatre derrière ça suffit, on n’a pas besoin de mettre des milieux défensifs quand on a des milieux qui peuvent construire et marquer », assure Michel Hidalgo. 

L’Euro 84, la consécration

Iconoclaste, le technicien tire le meilleur de ses joueurs deux ans après Séville, en France, lors de l’Euro 84. Sous l’impulsion de Michel Platini, au sommet de son art (neuf buts en phase finale, record jamais égalé), les Bleus éliminent le Portugal en demi-finale à Marseille (3-2 ap) avant de battre l’Espagne (2-0) en finale au Parc des Princes. Après 76 rencontres à la tête de l’équipe de France, Michel Hidalgo peut passer le témoin à Henri Michel. Il est sorti par la très grande porte et restera à jamais celui qui a offert à la France le premier titre de son histoire.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/deces-de-michel-hidalgo-du-trauma-de-seville-82-a-l-euro-84-les-deux-annees-folles-des-bleus-1882736.html

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