Le foot français est en deuil. Et les Bleus pleurent leur ancien sélectionneur. Coach de l’équipe de France entre 1976 et 1984, Michel Hidalgo est mort jeudi à l’âge de 87 ans. Il fut l’un des sélectionneurs tricolores les plus appréciés et les plus populaires. Si le triomphe à l’Euro 84 et la folle demi-finale de Coupe du monde 1982 face à l’ex-RFA ont contribué à façonner sa légende, ses joueurs retiennent autre chose: « Cet homme, c’était notre papa, notre grand-père, notre entraîneur, confie Bernard Lacombe, ému aux larmes. C’était un homme qui connaissait déjà bien le football. Il était droit avec les joueurs. Il disait toujours les choses entre quatre yeux. »
Fernandez: « Ses causeries, c’était un régal »
Appelé pour la première fois en équipe de France par Michel Hidalgo pour affronter les Pays-Bas après la Coupe du monde 1982, Luis Fernandez est aussi dithyrambique au sujet de son ancien sélectionneur: « Il a su rassembler, trouver les ressources pour faire avancer un groupe, a déclaré, ému, l’ex-coach du PSG, dans le Super Moscato Show. Pour ma première sélection, il a trouvé les mots, je me suis senti à l’aise tout de suite. Il savait qu’il avait un groupe avec du talent et du potentiel. Il en a tiré la quintessence. Ses causeries, c’était un régal. Il n’y a jamais eu aucun problème dans ce groupe. Après les victoires, on voit tout le monde qui se rassemble autour de lui. Il n’y en a pas un qui ne s’est pas mis à côté de lui. Même les remplaçants étaient contents! C’était un homme droit et juste. Le perdre fait énormément de mal. »
L’ancien défenseur Patrick Battiston se souvient « d’un homme très attachant, cultivé avec de bonnes manières, proche des joueurs. C’est une grande page qui se tourne. »
Capitaine Laqué ne « l’a jamais vu en colère »
Jean-Michel Larqué n’a pas oublié que Michel Hidalgo fut le coach qui lui donna son premier brassard de capitaine avec les Bleus à une époque où l’équipe de France ne brillait pas souvent. « On prenait quelques branlées mais il était toujours d’une humeur égale », se souvient Capitaine Larqué, lui aussi interrogé dans le Super Moscato Show. « Il a toujours fait confiance aux hommes. Parfois trop, ça lui a joué quelques mauvais tours. Je ne l’ai jamais vu en colère. Ja-mais. »
Très ému aussi, son ami Henri Emile. L’ex-intendant des Bleus et mémoire vivante de l’équipe de France est resté très proche de Michel Hidalgo jusqu’à la fin. « J’ai été marqué, même si on s’y attendait un peu. Il y a deux jours, je l’avais appelé pour son anniversaire et sa femme n’avait pas pu me le passer. En février, ils se sont chambrés, ils se sont parlé avec Michel Platini. Il a eu des mots très forts en disant qu’il avait surtout eu « des hommes dont il était très fier ». C’est mon ami et mon maître, je lui dois énormément et je suis fier de l’avoir connu. »
L’hommage de Noël Le Graët
De façon plus solennelle, le président de la FFF Noël Le Graët estime que Michel Hidalgo a « marqué l’histoire et le palmarès du football français et international avec le premier titre majeur remporté par notre équipe de France. Par sa philosophie de jeu, sa personnalité, sa passion exemplaire, il a contribué au rayonnement de notre sport sur le plan international et à sa popularité en France. (…) Il restera dans nos mémoires comme un symbole, un entraîneur, un sélectionneur de référence, amoureux du beau jeu, proche des joueurs. »
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