C’est l’histoire d’une empreinte visuelle, singulière, qui a parcouru deux décennies sans laisser personne indifférent. Un sourire toujours sincère, jamais feint, devant lequel tous se sont inclinés. Adversaires, coéquipiers, entraîneurs, spectateurs, voire de rares contempteurs ont tous été – tôt ou tard – subjugués par le talent insolent de Ronaldinho. Parce qu’il semblait inaccessible au commun des mortels, incandescent, fulgurant. Celui-là même réservé aux élus pour ne pas dire génies. « J’ai toujours eu l’impression que ce que je faisais était naturel. Faire ces choses avec un ballon, c’est quelque chose de normal puisque j’ai toujours fait ça depuis que j’étais petit« , expliquait l’international brésilien au magazine So Foot en 2017, avant de livrer sa conception toujours enjouée du ballon rond : « Si ça n’avait pas été que moi, j’aurais dribblé tout le monde et, arrivé sur la ligne de but, j’aurais fait demi-tour pour dribbler tout le monde encore une fois. »
AFP – Ronaldinho à son arrivée au PSG. La joie chevillée à son pied droit, constamment. La passion, inconditionnelle, en guise de parabole universel. L’esthétisme, aussi, mais en permanence conjugué à l’efficacité. « Dans mon jeu, il y a 90% d’improvisation. Une passe du dos, par exemple, ce n’est pas un truc que tu prémédites, c’est du feeling. » Au Paris Saint-Germain, Ronnie a distillé sporadiquement des émotions au gré de ses relations orageuses avec Luis Fernandez. Mais il a su scintiller lors des rendez-vous majeurs pour laisser entrevoir un potentiel majestueux. Des vertiges, le magicien auriverde en donnera à foison lors de son acmé, à Barcelone. Là où il reçut, sans doute, le plus bel hommage de la part de Carles Puyol pour avoir ramené l’institution catalan sur le toit de l’Europe un soir de printemps 2006 : « Avant lui, ce n’est pas qu’on ne gagnait plus rien, c’était plus grave que ça : on ne luttait même plus pour remporter quelque chose. Ronaldinho est le premier à nous avoir arraché un sourire. » Pour s’être érigé comme l’un des artisans majeurs de la cinquième étoile brodée sur la tunique de la Seleção, tout le peuple brésilien le remercie aussi. AFP – Ronaldinho face à l’AC Milan en Champions League, en 2006.
Mais le destin du prodige de Porto Alegre ne peut se départir d’un crépuscule aussi brutal que regrettable. À 26 ans, il a déjà remporté des trophées que la plupart des joueurs ne peuvent que rêver. Les sorties nocturnes, les femmes, l’envie déclinante et l’irrégularité lancinante viennent progressivement dessiner sa fin. Même si à Milan, à Flamengo ou encore à l’Atlético Mineiro, le champion du monde repoussera la nuit le plus tard possible avec, ça et là, des coups d’éclat hors du temps. L’essentiel de Ronaldinho a toujours résidé là. Dans la félicité et le partage : « Le plus important, ce qui reste à la fin, ce que les gens n’oublieront pas, ce ne sont pas les récompenses, mais ce qui est imprimé dans leurs souvenirs. Mes gestes et mes actes qu’ils garderont en mémoire. Un Ballon d’Or, c’est touchant, c’est valorisant, mais ce n’est rien en comparaison de la trace laissée dans la tête des gens. »
Le désormais retraité auriverde a marqué de son estampille son époque et l’histoire du foot, mais connaissez-vous réellement sa carrière ? Testez vos connaissances sur l’ancien Parisien et Barcelonais à l’occasion de ses quarante ans à travers notre quiz ci-dessous. Bonne chance à tous !
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