Depuis maintenant une semaine, la Ligue 1 est arrêtée. Et il est peu probable, après les annonces du gouvernement et l’évolution du coronavirus, que la compétition reprenne. Conséquence, alors que 18 clubs sur les 20 pensionnaires de l’élite ont joué 28 matchs (PSG et Strasbourg ont un match en retard), personne ne sait qui sera déclaré champion, européen et relégué.
Tant économiquement, avec les droits TV, que sportivement, les impératifs sont énormes et la ligue va devoir trouver une solution. Le cas n’est pas même défini dans le règlement, avec le choix fixé lors d’un cas de force majeur ou d’un événement exceptionnel. Face à ce trou juridique, des officiels du football se sont autorisé à proposer diverses réponses.
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Celle qui a fait le plus grand bruit vient du président de Lyon, Jean-Michel Aulas, qui a soulevé l’idée d’une saison blanche, en prenant le classement de la saison dernière, 2018-2019. Avant de rétropédaler, dans l’émission Team Duga, en admettant qu’il conviendrait plutôt de prendre le classement moyen sur les 3 ou 5 dernières années.
Dans tous les cas, l’Olympique Lyonnais resterait européen, en l’occurrence 2e, qualifié en Ligue des champions, alors que son club n’est qu’à la 7e place, sur la saison 2019-2020.
Une autre solution, jamais évoquée jusqu’ici : le classement ELO proposé par le mathématicien Julien Guyon, professeur à l’Université de Columbia.
Une méthodologie appliquée par la Fifa
Dans le journal Le Monde, il rappelle cette méthodologie, utilisée dans les échecs, et créée par le physicien hongrois Arpad Elo en 1960. Le principe est de fixer le nombre de point gagné non pas en fonction du résultat mais en fonction de la force de l’adversaire. Autrement dit, ce n’est pas 3 points pour un victoire ou 1 point pour un match nul quel que soit le club en face, c’est une distribution en fonction du niveau, fixé par le classement.
Par exemple, si le match Paris – Strasbourg devait être joué, dans la mesure où le club Alsacien avait 10 places de retard par rapport à Paris, s’il devait gagner, il récolterait bien plus de points qu’il aurait dû obtenir normalement. Et inversement pour le PSG.
A noter que cela pourrait faire jurisprudence, puisque le classement ELO est utilisé par la FIFA, pour son classement international, depuis 2018 chez les hommes et 2003 chez les femmes. C’est donc quelque chose de connu dans le milieu qui pourrait tout à fait être transposé à la Ligue 1, et aux divisions inférieures.
Si cela venait à être choisi, qu’est-ce qu’il se passerait? Julien Guyon propose d’appliquer la méthode aux 279 matchs déjà joués et utiliserait des outils probabilistes pour estimer les résultats futurs en fonction de la force enregistrée par chaque équipe sur les 28 premières journées. Cela afin d’intégrer la différenciation des échéances entre les clubs. En effet, ce n’est pas la même chose de jouer 10 matchs contre des équipes classées en second partie de tableau que de jouer contre des ténors.
Le PSG champion, l’OM et Rennes en Europe, l’OL 8e
Conséquence, le classement est très peu bouleversé, respecte mathématiquement une certaine équité et est juridiquement acceptable, puisque déjà appliqué par la FIFA. Paris conserverait ainsi son titre, Marseille et Rennes seraient qualifiés en Ligue des champions, Amiens et Toulouse relégués, Nîmes en barrage. Quant à l’OL de Jean-Michel Aulas, il perdrait une place, en terminant 8e.
Le classement de la L1 selon la méthode ELO:
1; Paris SG 94 points
2. Marseille 75 points
3. Rennes 68 points
4. Lille 67 points
5. Reims 55
6. Montpellier 54
7. Nice 54
8. Lyon 54
9. Monaco 53
10. Angers 52
11. Strasbourg 52
12. Nantes 51
13. Bordeaux 51
14. Metz 45
15. Brest 44
16. Saint-Etienne 40
17. Dijon 40
18. Nîmes 36
19. Amiens 31
20. Toulouse 18
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