Liverpool est une équipe qui aime battre des records, qui aime signer des performances exceptionnelles. Et dans un sens, les Reds en ont signé une, ce mercredi soir. En monopolisant outrageusement le ballon (71% de possession), en frappant au but à 34 reprises, en se procurant une quinzaine de corners et en faisant à peu près trois fois plus de passes que leurs adversaires, les hommes de Jürgen Klopp ont réussi à prouver que l’on pouvait perdre un match de football.
Après une frustrante défaite lors du huitième de finale aller au Wanda Metropolitano (1-0) il y a trois semaines, Liverpool a encore craqué face à l’Atlético de Madrid lors de la manche retour (3-2), dans un Anfield plein comme un œuf et sous une pluie battante. Vous l’aurez compris: au lendemain de l’élimination de Tottenham, il ne reste plus de finaliste de la dernière édition de la Ligue des champions. Ni le vaincu, ni le vainqueur. A la différence des Spurs, la contre-performance de Virgil van Dijk et des siens sera bien sûr vite atténuée par un titre de champion d’Angleterre. Mais quand même, difficile de ne pas sortir d’une telle soirée avec des regrets…
>>> Cliquez ici pour vous abonner à RMC Sport et profiter en exclusivité de la Ligue des champions
Quatre buts dans la prolongation
Car c’est au pire moment, durant la prolongation, quand il pensait avoir enfin décroché sa qualification, que Liverpool a été éliminé ce mercredi par un doublé de Marcos Llorente (97e, 105e), aussi cruel qu’inattendu.
Emmenée avant cela par son capitaine Jordan Henderson, de retour, et par un très bon Alex Oxlade-Chamberlain en milieu, la formation anglaise avait archi-dominé les débats, et avait d’abord comblé son retard en fin de première période grâce à une tête de Wijnaldum (1-0, 43e). Soulagé d’avoir rattrapé son retard, Liverpool avait ensuite continué à pousser. La deuxième mi-temps, comme la première, avait ressemblé à une partie d’attaque-défense. Mais parce que les Reds avaient trouvé face à eux un formidable portier, parce que Salah et Mané n’avaient pas toujours fait les bons choix, et parce que la barre transversale madrilène avait fait des siennes (66e), il avait fallu patienter pour voir Firmino faire exploser le stade en début de prolongation (94e, 2-0). Anfield se pensait alors en quarts. A tort.
A la 97e, Adrian, le remplaçant d’Alisson dans les buts des Reds, a manqué sa relance, et s’est immédiatement fait punir par une belle frappe du droit de Llorente (2-1). Huit minutes plus tard, le milieu espagnol a visé le même poteau pour plier l’affaire (2-2). Et à la 120e, Morata a enfoncé le clou, pour définitivement envoyer les Colchoneros au tour suivant (3-2).
L’Atlético n’a rien montré pendant 97 minutes
Jusqu’alors, l’équipe de Diego Simeone n’avait rien montré, ou presque. Avec son style et son avantage du match aller, on se doutait que l’Atléti n’allait pas faire le jeu, qu’il n’allait pas tenir le ballon, mais il n’a même pas répondu présent là où on l’attendait. Sur un plan défensif, d’abord, puisque la paire de récupérateurs Saul Niguez-Thomas Partey a grandement souffert, ainsi que les latéraux, à savoir Lodi et Trippier, mais aussi en matière de « vice ».
En voyant le « Cholo » titulariser Diego Costa pour la première fois depuis quatre mois, on pouvait imaginer l’équipe madrilène casser le jeu au possible, tenter de faire dégoupiller ses adversaires, comme elle l’avait fait avec Mané à l’aller. Mais non, pas la moindre embrouille. Quant à Costa, il est sorti à la 56e en râlant, sans doute agacé de ne pas avoir pu agacer les autres. Dans ce tableau noir, la seule source de lumière est venue de Jan Oblak. Alors que les siens étaient au bord de la rupture, le gardien slovène a toujours entretenu le suspense, multipliant les arrêts de classe face à Oxlade-Chamberlain (14e, 54e), Firmino (36e), Alexander-Arnold (59e) ou Wijnaldum (93e). Cela a permis à l’Atlético de garder la tête hors de l’eau. Pour mieux couler Liverpool.
https://rmcsport.bfmtv.com/football/liverpool-atletico-les-colchoneros-sortent-les-reds-apres-une-folle-prolongation-1873313.html