Même Thomas Tuchel en a rigolé. Comme chaque année depuis 2017, le PSG semble frappé par une étrange malédiction à l’approche des huitièmes des finales de la Ligue des champions, premier rendez-vous qui compte dans sa saison. Celui face à Dortmund a été précédé de violents vents contraires avec, comme point d’orgue, l’annonce du huis clos deux jours avant le match retour.
« Ce 8e de finale retour de Ligue des champions, c’est vraiment un match compliqué ici », a donc souri l’entraîneur allemand. Mais Paris n’a pas attendu la propagation du coronavirus pour mettre lui-même le feu à cette rencontre capitale. Depuis le coup d’envoi du match aller, il y a trois semaines, les événements se sont enchaînés.
Tout a débuté par la composition inédite en 3-4-3 concoctée par Thomas Tuchel dans le souci, semble-t-il, d’assurer la solidité de l’équipe. Peu habitués, les joueurs se sont perdus et se sont inclinés (2-1) sur deux buts de d’Erling Haaland. Sur le terrain, Neymar a entretenu l’espoir en inscrivant ce précieux but à l’extérieur.
Les critiques de Neymar
Mais le Brésilien, peu en vue dans le jeu, avait dégainé une banderille plus inattendue devant les micros en critiquant la gestion du club sur son cas. Touché aux cotes les semaines précédents le match, il avait été préservé les quatre rencontres avant Dortmund. Contre son gré. « Ce n’était pas mon choix, a-t-il lâché. C’est le club qui a décidé avec les médecins. Moi, je voulais jouer, je me sentais bien. »
Les insultes du frère de Kimpembe
Une première salve puis un enchaînement virant au surréaliste, Thomas Meunier confiant qu’il ne savait pas qu’il risquait d’être suspendu pour le match retour (il le sera donc après avoir pris un jaune à l’aller) avant que le frère de Presnel Kimpembe n’insulte Thomas Tuchel sur les réseaux sociaux.
La grosse fête d’anniversaire
Un départ de feu encore attisé les jours suivants avec l’inculpation de Nasser Al-Khelaïfi dans une affaire de corruption dans l’attribution de droits de diffusion TV. La nouvelle (pas en lien avec les affaires du PSG) est passée un peu plus inaperçue que cette fête d’anniversaire d’Edinson Cavani, Angel Di Maria et Mauro Icardi organisée deux jours après la défaite en Allemagne. Les photos et vidéos de joueurs hilares et torses nues ont crispé le club, agacé Thomas Tuchel et provoqué quelques dissensions en interne.
Cela n’a pas empêché le PSG se s’imposer face à Bordeaux deux jours plus tard (4-3) au cours d’une nouvelle soirée compliquée entre un coup de pression des Ultras, la sortie sur blessure de Thiago Silva et le carton rouge de Neymar. Le Brésilien voulait du temps pour retrouver le rythme, il s’en prive finalement pour un geste d’humeur qui lui a valu un match de suspension.
La sortie d’Angel Di Maria rapidement face à Dijon (4-0) une semaine plus tard a aussi agité le spectre d’un forfait de taille. Il ne s’agissait que d’une précaution. C’est tout de même sans l’Argentin que le PSG a arraché sa qualification pour la finale de la Coupe de France en s’imposant, quatre jours plus tard à Lyon (5-1), après avoir été chahuté pendant une heure.
Le report face à Strasbourg
Mais Kylian Mbappé, auteur d’un triplé, a brillé à l’inverse d’un Neymar moins explosif. Le manque de rythme du Brésilien est invoqué et le match contre Strasbourg, le dernier programmé avant le retour face à Dortmund, devait s’inscrire dans cette montée en puissance. Là encore, le sort s’acharne. La rencontre est reportée en raison de la propagation du coronavirus et les Parisiens l’apprennent à leur arrivée en Alsace. Ils feront le trajet retour sans avoir avoir droit à une dernière répétition.
Et maintenant, Mbappé forfait?
Lundi, ils ont donc appris que ce même Covid-19 les pousserait à jouer sans spectateur leur match le plus important de la saison. Fin de l’histoire? Pas tout à fait. Kylian Mbappé, en feu et rayon de soleil dans la morosité parisienne, est très incertain pour cette rencontre en raison d’une angine. La maladie l’a privé d’entraînements lundi et mardi. Testé négatif au coronavirus, l’attaquant pourrait quand même tenir sa place. Mais difficile de l’imaginer à 100%. Dans cet océan de turpitudes, Tuchel a trouvé un point positif.
« Normalement, les choses arrivent pendant le match, a-t-il souligné. Là, toutes les choses arrivent avant. Peut-être qu’on va pouvoir jouer un match tranquille et montrer qu’on est capables de gagner ce match. »
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