A Angers, les proches du club et les sponsors nagent entre gêne, sentiment de malaise ou mutisme. Rumeurs et luttes d’influence entre pro et anti-Chabane vont bon train, loin de la douceur angevine. Mis en examen pour agressions sexuelles aggravées il y a un mois, le président Saïd Chabane adapte son quotidien pour s’accorder avec son contrôle judiciaire, qui lui interdit d’être en contact avec l’une des quatre plaignantes ou des témoins des accusations.
Lors des matchs, comme ce samedi face à Nantes (20h), il s’enferme dans sa loge et repart tard, à une heure où il ne risque pas de croiser de salarié témoin. Les jeudis et vendredis, quand il est présent au siège du club de la Baumette, il semble que ça ne soit pas vraiment à lui de changer ses habitudes, même si on ne le voit plus descendre au bord du terrain lors des entraînements dirigés par le coach Stéphane Moulin. « Ce n’est pas difficile au quotidien, assure d’ailleurs un proche du président. Même si tout le monde se serait passé de cette affaire. »
Un directeur administratif attendu ?
En début de semaine prochaine, il est possible qu’une nomination soit effectuée avec l’arrivée d’un directeur administratif, plus qu’un directeur délégué. Une information, non confirmée par le club, laissant penser que Saïd Chabane prend un peu de distance. Une décision que l’ancien vice-président et patron de l’enseigne de restauration « La Boucherie » Bertrand Baudaire lui avait conseillé de prendre. « Monsieur Chabane n’a pas besoin de son avis », souffle-t-on dans le camp du président.
La gêne des sponsors
Mal à l’aise de voir le club représenté par un président accusé de tels agissements, l’ancien vice-président n’est pas soutenu à haute voix du côté des sponsors qui se taisent ou se retranchent derrière la présomption d’innocence. « Il faudra des éléments nouveaux pour remettre en cause le contrat qui court jusqu’en 2021, confirme Gilles Baustert, directeur de la communication, du marketing et des affaires publiques pour Scania, partenaire majeur du club. Nous sommes sponsor d’un club, pas d’un homme. Si les faits sont confirmés, nous condamnerons. Nous avons une pensée pour les victimes car ça ne représente pas nos valeurs. Mais il est certain qu’il y aura un avant et un après avec cette affaire au SCO. »
Sportivement, après un début 2020 très compliqué, les hommes de Stéphane Moulin viennent d’enchaîner deux victoires consécutives, ce qui n’était plus arrivé depuis le mois de septembre. De quoi mettre un peu de baume au cœur des supporters dans la morosité ambiante.
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