On lui avait vendu un projet ambitieux. Une équipe compétitive capable de disputer les places européennes et de jouer la Ligue des champions « d’ici 3 ans » selon Joe DaGrosa, le boss du fonds d’investissement GACP. En arrivant à Bordeaux, Paulo Sousa signe un contrat longue durée de trois ans et demi. Le Portugais vient pour s’inscrire dans la durée, séduit par Eduardo Macia, le directeur sportif, qui l’a convaincu de rejoindre l’aventure girondine. Un an après, les ambitions ont bien changé.
DaGrosa et GACP sont partis. Les investissements importants promis lors des deux derniers mercatos n’ont pas eu lieu (seulement 17 millions d’euros investis sur le marché des transferts). « Il est déçu car le projet est un mensonge, un mensonge complet », souffle ses proches. « Comment je peux résumer cette année en quelques mots…, a entamé Paulo Sousa en conférence de presse. Turbulences. Beaucoup de promesses non tenues. Beaucoup d’incertitudes dans différents domaines avec des problèmes pas encore résolus. »
L’ancien d’entraîneur de Bâle n’a pas manqué de réclamer des joueurs, de signaler les manques de son effectif mais King Street, le propriétaire, souhaite avant tout résorber la dette du club. Les relations sont même arrivées à un point de non-retour avec Frédéric Longuépée, le président des Girondins, depuis que le club a essayé d’avoir un droit de regard sur une interview donnée par Sousa à nos confrères du quotidien local Sud-Ouest.
« Le meilleur coach de Ligue 1 », d’après Costil
Si les résultats ne plaident pas forcément en sa faveur (1,19 points par match en moyenne seulement) avec le bilan comptable le moins bon des 10 dernières années pour un entraîneur à Bordeaux (à nuancer par la fin de saison dernière qui avait été une grande revue d’effectif), son implication et son travail sont loués par tous.
« On a le meilleur coach de Ligue 1 », lâchait le capitaine Benoit Costil en décembre dernier. « On est en train de montrer notre identité, complète Otavio. On domine nos matchs (Bordeaux est la quatrième meilleure attaque de Ligue 1), on joue bien, on ne contrôle pas les résultats mais nos matchs oui. On est en train de créer notre identité et celle que le coach veut mettre en place. Les relations humaines sont très bien avec Paulo. » Très proche de ses joueurs, son professionnalisme et sa rigueur sont toujours présents au quotidien au Haillan. « Il est motivé chaque matin avant d’aller travailler, lâche son entourage. Il a une très bonne relation avec ses joueurs et un staff très performant. »
Aucune discussion entre le club et le clan Sousa pour évoquer un départ
L’instabilité du projet bordelais pourrait donner à Paulo Sousa des envies d’ailleurs. Pour le moment, le Portugais n’a pas clairement clamé au club son envie d’arrêter l’aventure. Une réunion est même bientôt prévue avec le board pour planifier la saison prochaine, comme l’a évoqué 20 minutes. Selon nos informations aucune discussion n’a eu lieu entre le club et le clan Sousa pour évoquer un départ et aucune proposition n’est arrivée de l’extérieur.
« Il est ambitieux mais dans le même temps professionnel, confie un de ses proches. Il n’a jamais cassé un contrat avec un de ses clubs. Il est en contrat jusqu’en 2022. La priorité c’est Bordeaux. » Et même si Sousa n’a pas caché dans la Gazetta Dello Sport qu’il cherchait des projets « ambitieux et gagnants », sa famille se plait à Bordeaux et le Portugais attend des nouvelles de sa direction pour envisager la suite.
« Je suis fier de travailler depuis 1 an pour un club avec une si grande histoire et avec la possibilité de contribuer à la renaissance de ce grand club, ajoute-t-il. Avec des supporters qui se battent chaque jour pour avoir des personnes qui représentent bien le club. Je suis fier de travailler avec passion et loyauté dans ce processus de renaissance. » Le Portugais a échangé avec son directeur sportif il y a quelques jours, qui lui a présenté un plan. Si rien n’a filtré sur la future politique du club, Paulo Sousa voudrait que l’actionnaire communique au staff mais surtout aux supporters la stratégie sportive du club pour qu’il y ait plus de transparence sur le projet des Girondins. Et ainsi éviter à l’avenir les « promesses non tenues. »
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