Les instances dirigeantes du football français ne sont pas favorables à la sanctuarisation, alors que l’Assemblée nationale étudiera jeudi une proposition de loi visant à interdire la tenue de matchs le 5 mai, en hommage aux victimes de la catastrophe de Furiani survenue en 1992 et ayant fait 18 morts.
À deux jours de l’étude du texte, la Ligue de football professionnel (LFP) fait savoir à RMC Sport qu’elle a « formulé une proposition alternative » pour éviter un gel des matchs à cette date. Elle préconise la mise en place d’une « commémoration renforcée sur tous les terrains de France (…) afin de soutenir la démarche de commémoration de cette catastrophe nationale ». Une idée qu’elle partage avec la Fédération française de football (FFF).
« La question posée par le drame de Furiani est plurielle. Les arguments en faveur d’une sanctuarisation s’entendent tout autant que ceux en faveur d’une commémoration active. Chacun peut légitimement avoir une conviction sur la juste manière d’honorer la mémoire des victimes d’un tel drame. En tout état de cause, il reviendra à la représentation nationale de trancher », estime la LFP.
Les députés LREM prêts à voter le texte
Le débat est récurrent dans le football français. Depuis plus de 25 ans, le collectif des victimes et leurs familles réclame l’interdiction des matches le 5 mai, face aux réticences de la Ligue et de la Fédération, gênées dans l’organisation de leurs compétitions et qui privilégient des gestes ou des cérémonies d’hommages. La discussion s’invite à l’Assemblée nationale, par le biais de la proposition de loi déposée par le député corse Michel Castellani.
Celle-ci a déjà été adoptée en en commission avec le soutien de la majorité et va être examinée jeudi dans le cadre de la « niche » des élus Libertés et Territoires, journée réservée à un groupe parlementaire pour présenter ses textes. Cette proposition a de fortes chances d’être adoptée par le Palais Bourbon, car les élus de la majorité présidentielle (LREM) ont assuré mardi qu’ils étaient « favorables » à cette mesure. S’il est voté, le texte devra ensuite être examiné par le Sénat dans le cadre de la navette parlementaire.
Si la proposition de loi finit par être adoptée en l’état, le Code du sport serait alors modifié pour « qu’aucune rencontre ou manifestation sportive » de Ligue 1, de Ligue 2, de Coupe de France et du Trophée des Champions ne puisse être jouée le 5 mai. En juillet 2015, le ministère des Sports avait décidé qu’aucun match de football ne serait joué en France à chaque fois que le 5 mai tomberait un samedi.
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