Leonardo Jardim est rapidement sorti de son mutisme. Le Portugais a accordé une interview à L’Equipe une semaine après son éviction du poste d’entraîneur, qu’il avait retrouvé il y a un peu moins d’un an en remplacement de Thierry Henry qui l’avait lui-même remplacé quatre mois plus tôt. Le technicien veut rétablir certaines vérités et évoque notamment les fortes indemnités de départ qu’il a touché en moins d’un an et demi (8 millions d’euros la première fois en 2018, et une somme s’en approchant pour décembre 2019).
« J’ai coûté moins cher que d’autres »
« J’ai travaillé pendant soixante-deux mois à Monaco, et j’ai sans doute été le moins cher des trois derniers entraîneurs de l’ASM (Ranieri, Henry et lui, ndlr), si on rapporte les sommes versées au nombre de mois travaillés, se défend-il. Là aussi, on évoque des sommes qui ne sont pas exactes. (…) Mais la vérité, c’est que j’ai coûté moins cher que d’autres. »
Il défend aussi son bilan, rappelle qu’il a rempli l’objectif du maintien l’année dernière et rejette les responsabilités sur Oleg Petrov, directeur sportif du club, pour le mercato tardif de l’été dernier.
« Nous étions en situation d’atteindre l’objectif, à savoir le podium »
« La saison actuelle est très mal partie, nous n’avons constitué l’équipe qu’à la fin août et mis à la poubelle la présaison, comme tout le monde le sait, souligne-t-il. Même le vice-président du club a pris la responsabilité de ce mercato tardif. Il a évoqué son manque d’expérience et d’autres choses. Après ces cinq journées à deux points pris, il y a eu treize matches de Ligue 1, de Reims (0-0, le 21 septembre, ndlr) à Lille (victoire 5-1, le 21 décembre). Nous avons pris vingt-six points, soit deux points par match. C’est pour ça que je reste étonné par la décision qui a été prise à Noël. Sportivement, nous étions en situation d’atteindre l’objectif, à savoir le podium. S’il nous manquait des points, la responsabilité ne venait pas seulement du staff technique. »
« À la mi-août, j’ai demandé à partir »
Il confirme aussi son respect pour le propriétaire du club, Dimitri Rybolovlev, sans se sentir dans la peau de son protégé. Il rejette aussi l’idée selon laquelle son départ serait due à une lutte de pouvoir entre Rybolovlev, dont il avait le soutien, et Petrov, avec qui il était en froid. « Je ne suis pas une victime », balaie-t-il. Il assure enfin que son départ aurait pu intervenir plus tôt, par sa propre volonté alors que le mercato traînait en longueur l’été dernier. « À la mi-août, j’ai demandé à partir parce que je ne voulais pas disputer une deuxième fois le maintien, avoue-t-il. J’ai été bien clair: si le club veut que je parte, je pars. » Slimani, Bakayoko et Maripan sont arrivés et Jardim est resté. Il a finalement pris la porte quatre mois plus tard.
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