« Ce n’est pas une génération difficile, elle est différente ». Didier Deschamps, invité ce vendredi soir de Rothen Régale sur RMC, livre son point de vue sur la nouvelle génération de joueurs qu’il fréquente en équipe de France: « Le maître mot d’un entraîneur ou d’un sélectionneur, c’est l’adaptation. (…) Je me suis adapté et je prends le côté positif de la nouvelle génération. Ces joueurs ont beaucoup de qualité ».
Le sélectionneur des Bleus constate ainsi que le tempérament de ces joueurs a un impact sur les choix de carrière footballistique: « Ils veulent tout et tout de suite. Mais ils font en sorte d’avoir tout rapidement. À notre époque, on ne partait pas dans un grand club à 18 ans. Aujourd’hui, les joueurs le font et ils s’y imposent. »
« Mon fils de 23 ans m’a un peu aidé »
Sur un plan plus humain, le technicien de 51 ans reconnaît avoir dû faire un travail pour rester à jour sur les nouveaux codes et les nouvelles habitudes des jeunes. Son fils Dylan lui est d’une précieuse aide sur ce point: « Il faut toujours un peu de patience, parce qu’ils ont des centres d’intérêt différents et ils sont ultra-connectés. Je suis totalement déconnecté, mais mon fils de 23 ans m’a un peu aidé. J’ai effectué un apprentissage en le voyant avoir les mêmes centres d’intérêt ou même écouter la même musique que les joueurs. Il n’est pas footballeur mais cela m’a aidé ».
En réaction à une remarque d’Adil Rami, soulignant par le biais de RMC Sport qu’il l’avait trouvé quelque peu différent dans son management lors de la Coupe du monde 2018 en Russie, Didier Deschamps admet avoir fait en sorte d’être un peu plus expressif: « J’ai un peu changé cela, car j’ai des joueurs assez affectifs dans cette nouvelle génération. Ils ont un peu plus besoin de côté démonstratif. Je m’interdisais de l’être, de par ma fonction, et là j’ai senti que cela ne pouvait bien se passer qu’en étant plus dans l’affectif. Je pense que les générations précédentes avaient un peu moins besoin de ces marques d’affection, même pour les joueurs qui jouent peu ou pas ».
Entraîneur depuis 2001, l’ancien capitaine des Bleus assure néanmoins que l’écart générationnel ne l’empêche pas d’être toujours aussi proche de ses joueurs en dehors du terrain. « Je fais toujours la même chose en discutant avec eux, confie-t-il. J’aime bien parler avec eux et échanger. Je peux leur parler de leur famille. Ils sont réceptifs et ils écoutent. Je vois ensuite ce qu’ils retiennent ou pas. Même en dehors des rassemblements, je reste en contact avec eux de manière plus limitée. Mais lors des stages, je passe beaucoup de temps à échanger avec eux ».
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