19e à la 28 journée, le club d’Amiens a été officiellement relégué en deuxième division, avec le TFC, dès l’arrêt des championnats de France. Selon Bernard Joannin, le président de l’ASC, c’est une injustice totale, son équipe n’avait que 4 point de retard sur le 18e Nîmes et il restait 30 points à jouer jusqu’à la fin de la saison. « Il y avait une véritable chance de se sauver. »
Face à cette décision « partiale et inique », Joannin a donc lancé une pétition, il appelle à ce que la LFP prenne une mesure exceptionnelle et acte la création d’une Ligue 1 à 22 clubs. Cela permettrait, à la fois, d’assurer la montée, justifiée et légitime, de Lens et de Lorient mais aussi de sauver les deux derniers Toulouse et Amiens.
En actant cette augmentation du championnat, on sauverait économiquement et sportivement des équipes en danger et on assurerait l’esprit sportif. Seulement, une première division à 22, est-ce viable et tangible ?
Peu soutiennent cette idée
Comme le précisait Laurent Nicollin, président du Montpellier HSC, sur les antennes de la chaîne l’Equipe, « jusqu’à il y a quelques mois, tout le monde militait pour une ligue 1 à 18 voire à 16, félicitait la suppression de la coupe de la Ligue, affirmait que cela permettrait d’améliorer la compétitivité du football français, surtout en Europe, en jouant moins de matchs. Et maintenant, on voudrait nous en rajouter? »
Car effectivement, une ligue 1 à 22 clubs, c’est 4 matchs supplémentaires par équipe, c’est 42 journées au lieu de 38 actuellement, c’est une densité sportive augmentée, c’est plus de rencontres étalées dans le temps. Par sûr que tout le monde l’accepte.
Au premier rang duquel l’UNFP, le syndicat des joueurs, qui pourrait voir d’un très mauvais œil la perspective de jouer plus de matchs, d’augmenter les risques de blessures et de fatigue. Le syndicat s’était déjà inquiété d’une reprise accélérée en fin de saison, avec des matchs tous les 3 jours, une ligue 1 avec 42 journées, ce n’est pas dit qu’ils soient d’accord.
Un coût économique
Mais les clubs aussi pourraient y être totalement opposés, pour des raisons économiques cette fois-ci. Dès l’année prochaine, les droits TV augmentent de 400 millions d’euros, passant à 1,153 milliard d’euros. Et, en mars dernier, le conseil d’administration de la LFP avait décidé de partager cette somme supplémentaire à part strictement égale entre tous les participants.
Autrement dit, avec 20 clubs, en plus de sa dotation initiale calculée sur les 768 millions d’euros de droits de diffusion actuels, chacun toucherait un chèque de 20 millions d’euros. Que vous terminiez à la 1er ou à la dernière place, ça sera 20 millions d’euros en plus pour tout le monde. Sauf qu’à 22, les règles changent et le chèque tombe à 18 millions d’euros, 2 millions en moins pour chaque participants.
Pour le PSG ou Lyon, ce n’est pas grand-chose, mais pour des équipes comme Nîmes, Brest ou Angers, c’est quasiment 10% de leur budget.
Sur ce point économique, certains rétorqueront que malgré tout, une ligue 1 à 22 permettrait d’organiser 2 matchs supplémentaires à domicile et donc toucher plus de recettes billetterie. Or, si l’on suit les décisions du gouvernement britannique et de World Rugby, tant qu’aucun vaccin ou remède contre le coronavirus n’est trouvé, tous les matchs de la saison 2020-2021 se dérouleront à huis-clos. Donc pas de supporters, pas de spectateurs, pas de public, pas de recettes billetterie. Mais des coûts d’organisation supplémentaires lié aux deux matchs rajoutés.
Les pertes pourraient ainsi être plus importantes que les gains espérés d’une ligue 1 à 22. C’est donc peut-être une très mauvaise idée et elle ne devrait surement pas voir le jour.
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