Un an. Un an que Romelu Lukaku a quitté Goodison Park. Et un an que son fantôme rôde toujours dans les travées de l’enceinte britannique. Parce qu’aucun joueur n’est parvenu à panser la plaie béante du cœur des supporters, brisés par son départ. Le Belge a laissé l’attaque des Blues de Liverpool à l’abandon et aucun remplaçant ne lui a été trouvé pour le moment. Peut-être d’ailleurs que les Toffees n’arriveront jamais à lui choisir un successeur digne ce nom, malgré les tentatives et paris lancés la saison dernière.

Deux pointes pour peu de résultats

Quand les dirigeants ont cédé leur homme fort à Manchester United, ce n’était pas sans penser à « l’après-Lukaku ». Avec 85M€ (hors bonus) sur la table, il y avait de quoi trouver des solutions de remplacement. La première : Sandro Ramirez. L’Espagnol formé au FC Barcelone sort alors d’une saison riche de 14 buts et cinq passes décisives en championnat avec Malaga. Prometteur, à 22 ans.

Le manager de l’époque, Ronald Koeman, lui fait confiance dès le départ, mais son pauvre rendement (0 but, autant de passe décisive) l’envoie rapidement sur le banc des accusés. Coupable de ne pas avoir su faire frémir Goodison à coups de réalisations. Retour à l’envoyeur six mois après, en prêt à Séville.

Il n’est pas le seul à avoir été longuement attendu par les supporters. Quand Ramirez a fait ses valises en janvier, Cenk Tosun a posé les siennes dans la Mersey après avoir fait sensation en Ligue des champions, en plus d’avoir signé 14 buts et trois passes décisives en 24 rencontres (toutes compétitions confondues). Star incontestable de Besiktas, le Turc a tout pour vivre un destin à la Mo Salah. La réalité est autre. Cinq buts en 14 matches, le bilan n’est pas médiocre mais décevant.

Les supporters votent Ramirez

Oui, mais pour une première en PL, il pourrait s’agir d’une simple période d’adaptation. Tosun a de quoi faire la différence cette saison, contrairement à son homologue. Fin juillet, Ramirez a offert un triste spectacle aux fans face à une D4 autrichienne. Victoire 22-0 des Toffees. Aucun but de l’avant-centre. Le temps où l’ami Lukaku claquait 25 buts en championnat est bien loin. Et pourtant les supporters gardent espoir. Ils soutiennent celui qui pourrait s’inscrire dans la durée chez eux.

Pour les épauler, il y aura Oumar Niasse, que son manager ne souhaite pas voir partir. « Il entre bien évidemment dans nos plans, assure Marco Silva dans le Liverpool Echo. On doit comprendre son football, c’est un joueur qui apporte autre chose que ceux qui jouent à son poste. Il est différent des autres et à certains moments, que ce soit en entrant en seconde période ou quand il débute un match, son apport est tout autre. C’est à moi de le faire entrer en jeu au bon moment. »

La sauce Silva pour changer la donne

Justement, sa mission sera d’éloigner le souvenir trop présent du Belge. L’ancien manager de Hull City a donc tranquillement préparé sa saison et a déjà une idée précise du dispositif à mettre en place. « Le 4-3-3, c’est le système que j’ai le plus utilisé (dans sa carrière, ndlr), avoue le Portugais en conférence de presse. J’ai mis en place un 4-4-2 sur une saison et lors du dernier exercice il m’est arrivé de faire jouer mon équipe à trois derrière. Mais le 4-3-3, c’est mon système, tout dépend de mon numéro 6. »

Le message est passé : le jeu d’Everton ne tournera pas autour de sa pointe, mais dépendra de l’entrejeu. Et cela tombe bien car le technicien n’a jamais vraiment fait de ses avant-centres des hommes forts chez les Hornets. Lui est davantage du genre à révéler ses ailiers. Preuve en est avec Richarlison. Le Brésilien a marqué autant de buts que la pointe Troy Deeney la saison dernière, et a délivré de beaux bonbons pour couronner le tout. Il y a aussi le phénomène Abdoulaye Doucouré, très en vue à Vicarage Road.

Alors à Everton, on peut espérer voir les autres éléments offensifs avoir la lumière sur eux. A commencer par Theo Walcott, recruté l’hiver dernier et utilisé à droite, alors que Dominic Calvert-Lewin a souvent évolué à gauche malgré sa formation de numéro 9. Avec ces deux-là, entre autres, l’ancien de Braga a de quoi mettre sa patte magique pour les libérer sur le terrain et faire oublier le grand Romelu. Lui ne manque pas tant aux Toffees pour son jeu, sinon pour son rendement. S’ils peuvent allier les deux, le public ne dira pas non. La direction non plus.

La solution dans le recrutement ?

L’objectif de Silva est donc d’avoir sous la main des joueurs capables à la fois de marquer et de délivrer des passes décisives. Avec le retour d’Ademola Lookman, prêté à Leipzig l’an dernier, il pourrait disposer d’un autre feu-follet pour faire exploser l’attaque. « Je veux que Lookman reste avec nous, insistait il y a encore deux semaines Silva auprès du Liverpool Echo. Il a la bonne attitude et j’en suis ravi. Il s’entraîne bien et je suis sûr de son talent, de ses capacités, et du fait qu’il progressera encore. »

Plusieurs dossiers ont été en attente depuis l’arrivée du coach à la tête de l’équipe. Il y a eu Richarlison, qu’il est parvenu à rapatrier en provenance de Londres, mais aussi Malcom. Le Bordelais, qui a signé au FC Barcelone, aurait été une solution de plus sur l’aile pour animer le final third. Le Mirror annonçait par ailleurs il y a plusieurs semaines que Silva aimerait convaincre Maurizio Sarri de lui envoyer Michy Batshuayi en prêt, en plus du milieu Ruben Loftus-Cheek. Dans son 4-3-3, une association Walcott-Batshuayi-Richarlison en attaque pourrait séduire. Tellement, que le souvenir de Lukaku s’éteindrait enfin. Jusqu’à ce que le nouvel homme fort des Toffees s’envole à son tour. Car aucun buteur n’est éternel.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/premier-league-everton-peut-il-enfin-faire-oublier-lukaku-1493976.html

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.