Si les joueurs et la direction ne sont pas épargnés, c’est bien lui, le coach, qui a été principalement ciblé. Mercredi matin, en arrivant à la Commanderie, les salariés de l’OM ont pu constater, tagués sur les murs d’enceinte, plusieurs messages à l’encontre de Rudi Garcia. « Dégage », « dehors », « casse-toi », les nuances sont nombreuses mais le fond reste le même: une frange importante de supporters ne veut plus voir l’ancien de la Roma aux commandes de Marseille. Et pourtant, un licenciement du technicien serait difficile à assumer pour le club.
Parce que ce serait un aveu d’échec pour Eyraud
Dimanche dernier, à l’issue du camouflet contre Andrézieux, en Coupe de France, des suiveurs de l’OM ont demandé à Jacques-Henri Eyraud si cette nouvelle défaite mettait en danger Rudi Garcia. Le président olympien a répondu assez clairement: « non ». A deux reprises. Derrière la communication de crise, JHE se retrouve dans ce dossier dans une posture assez compliquée.
Le dirigeant marseillais, qui a vu Garcia emmener l’OM en finale de coupe d’Europe au printemps dernier, croit réellement en sa capacité à redresser la barre, et surtout, il lui a offert en octobre une belle prolongation… jusqu’en 2021. Engager une procédure de licenciement contre son entraîneur moins de trois mois plus tard serait donc pour Eyraud un véritable aveu d’échec. Et cela pourrait éventuellement fragiliser sa position, le président olympien n’étant pas le propriétaire du club, à la différence d’un Jean-Michel Aulas à Lyon.
Parce que cela coûterait très cher
Un problème d’image, donc, mais aussi un réel problème financier. Alors qu’il lui reste désormais deux ans et demi de contrat avant d’être libre, Rudi Garcia pourrait exiger le paiement de ses indemnités restantes, et donc avoir droit à un énorme chèque en cas de départ forcé. Un licenciement coûterait plusieurs millions d’euros à l’OM, peut-être une dizaine. Une somme dans l’absolu payable par le club, mais considérable dans la mesure où Frank McCourt n’a plus l’intention d’investir autant qu’à son arrivée, et où l’OM aurait bien besoin de renforcer son effectif durant ce mercato hivernal.
Conscients de cette situation, des supporters taquins ont d’ailleurs lancé il y a quelques jours une cagnotte pour aider le club à éventuellement financer le départ de Garcia. Une cagnotte qui, ce vendredi, atteint seulement… 46 euros.
Parce que cela ouvrirait un chantier gigantesque
S’il est l’entraîneur en chef, la figure de proue, Rudi Garcia n’est, dans les faits, pas le seul à gérer l’effectif marseillais. L’ancien coach de la Roma avait débarqué à la Commanderie en 2016 avec ses fidèles adjoint, et a depuis régulièrement renforcé son staff avec de nouveaux proches, tissant une véritable toile au sein du club. Et c’est là où le bât blesse.
Claude Fichaux, Frédéric Bompard, Stéphane Jobard, voire les préparateurs Paolo Rongoni et Fabien Bossuet, ou encore le doc Franck Le Gall… De nombreux membres de l’organigramme technique risqueraient de prendre la porte en même temps que Garcia si celle-ci s’ouvrait. Ce qui d’un, engendrerait des coûts supplémentaires, et de deux, obligerait l’OM à recomposer tout son staff en cours de saison. Un véritable casse-tête.
Parce que les candidats à sa succession ne sont pas nombreux
Remercier Garcia, et après? Qui propulser sur le banc de l’OM, à la mi-saison, pour tenter de remettre l’équipe sur le droit chemin? Les dirigeants passés avaient plusieurs fois confié des missions d’intérim à Franck Passi avant l’ère-Garcia, mais ce dernier n’est plus au club. Et les candidats potentiels sur le plus long terme ne sont pas légion. Zidane? Wenger? Mourinho? Conte? Impossible à attirer pour cet OM. Des coachs français habitués aux joutes de L1, comme Lamouchi, Hantz, ou encore Dall’Oglio? Sans doute pas assez « sexy » pour un club aux rêves de C1.
Les techniciens argentins si chers aux fans, comme Gallardo ou Heinze, n’ont eux pas encore d’expérience européenne et semblent difficiles à convaincre. Reste éventuellement les pistes Cocu, Montella ou Berizzo, évoquées en Italie, ou encore celle menant à Laurent Blanc, un ancien de la maison. Mais le dernier club dirigé par le « Président » était un certain Paris Saint-Germain.
https://rmcsport.bfmtv.com/football/pourquoi-l-om-ne-peut-pas-se-separer-de-garcia-si-facilement-1609482.html
