C’est une décision forte mais avant tout symbolique. L’Angleterre a officialisé ce mercredi le boycott diplomatique du Mondial 2018 cet été en Russie. « Je confirme qu’aucun ministre, ou membre de la famille royale, n’assistera à la Coupe du monde de football« , a déclaré la Première ministre Theresa May devant le parlement britannique. Une décision en réponse à l’empoisonnement d’un ex-espion russe et de sa fille le 4 mars dernier sur le sol britannique. « Un acte épouvantable » attribué à Moscou et interprété comme « un usage illégal de la force par l’Etat russe contre le Royaume-Uni ».
Malgré ces tensions entre les deux pays, l’équipe d’Angleterre devrait bien participer à la compétition du 14 juin au 15 juillet. Comme souvent dans le football, il s’agit avant tout de gros sous, et le risque économique est trop grand pour entrer dans un conflit frontal avec la Fifa. Car cette dernière se veut intransigeante en matière d’ »ingérence politique », ce qui serait le cas si les joueurs de Gareth Southgate ne se rendaient pas en Russie en soutien de leur gouvernement. Un boycott sportif pourrait entraîner une suspension de la fédération anglaise et la perte de nombreux revenus financiers. Des « petites nations », comme le Koweït en 2015, en ont fait les frais ces dernières années. L’Angleterre manquerait alors la Coupe du monde 2018 mais aussi les prochaines compétitions organisées ou chapeautées par la Fifa.
L’Espagne et la France menacée de suspension dans le passé
Mais il y a deux poids/deux mesures: Les têtes d’affiche, comme la France en 2010 ou l’Espagne en décembre dernier, ne reçoivent en général que des menaces de la part de la Fifa, qui n’a aucun intérêt à se priver d’un des principaux marchés. Aucune grande nation n’est encore allée jusqu’à snober une grande compétition, même en 78 quand la Coupe du monde était organisée par l’Argentine dirigée par de sanguinaires généraux. Et à un moins d’un improbable revirement, les partenaires d’Harry Kane seront donc présents pour affronter la Belgique, le Panama et la Tunisie dans le groupe G.
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