« Adil, tu es sûr ? » Un staff médical interloqué… et les prémices d’une journée pas comme les autres. Jeudi matin, Adil Rami, en délicatesse avec un mollet, est en soins à la Commanderie. Personne ne l’imagine dans le groupe de l’OM le soir pour affronter le RB Leipzig en quart de finale retour de Ligue Europa. Un seul homme a cette hypothèse en tête : Adil Rami, lui-même. Le défenseur de l’OM l’affirme à Rudi Garcia : « Je me sens mieux, je veux la vivre, cette Coupe d’Europe. Coach, je me teste à l’échauffement mais je me sens prêt à jouer s’il le faut. » Comme Florian Thauvin, qui lui aussi, syndrome coupe d’Europe, se sent pousser des ailes pour débuter.

Dans son groupe, Rudi Garcia a quelques tauliers qu’il écoute les yeux fermés. Rami en fait partie. Abdennour fera aussi l’échauffement mais le Tunisien, vexé, sortira du coup de la feuille de match pour rejoindre les tribunes. La journée s’annonçait donc surprenante. Quatre-vingt-dix minutes plus tard, la soirée sera finalement… délirante.

Selfies et vidéos pour Sarr… le bras en écharpe

Une fois la qualification acquise avec le but de Sakaï, les scènes de joie se multiplient. Gustavo danse torse nu face aux virages. Pendant le match, lui et Sanson avaient harangué la foule, si besoin en était… tant le Vélodrome a chaviré dans l’ivresse jeudi soir. Même Bouna Sarr, qui a crié au martyre quand le staff médical lui a remis l’épaule en place dans le vestiaire, saute sur ses coéquipiers, malgré un bras en écharpe. Il avait eu le temps de reprendre son téléphone portable. A coup de selfies et de vidéos, il immortalise le moment.

Lopez, Rami et Ocampos dans un état second

Sakaï est aussi à la fête. Le Japonais fête son anniversaire. La vidéo tourne en boucle depuis jeudi: les joueurs se font un plaisir de revisionner leurs cinq buts, sur les écrans de télévision du vestiaire olympien. Le but de Sakaï déclenche l’hystérie. Tous sautent sur leur ami Hiroki, l’arrosent, l’embrassent. Lopez, Rami et Ocampos sont dans un état second. Sakaï lâche un « merci » en français. Il parlera sur Twitter « du plus bel anniversaire de sa vie ».

L’émotion de Jacques-Henri Eyraud

Jacques-Henri Eyraud, heureux comme jamais, a les larmes aux yeux. Au coup de sifflet final, le président de l’OM avait sprinté pour descendre des tribunes et rejoindre la pelouse pour embrasser joueurs et staff. 

Le speaker de l’OM, André Fournel, lâche son plus beau « Aux armes, nous sommes les Marseillais », de ces derniers années. Le Vélodrome n’avait pas autant vibré depuis le titre de 2010, c’est certain. Tous les dirigeants sont émus. Même Andoni Zubizarreta a le sourire d’un enfant.

Eyraud a des mots forts auprès des partenaires et chefs d’entreprise du « Club 1889 », dans les coulisses du stade. Il y est question de « famille », d’ »investissement récompensé » par ces scènes de joie et d’une « aventure » qui ne fait que commencer. Les dirigeants de l’OM ont reçu ce vendredi matin des sms par dizaines, de la part de leurs partenaires, sponsors ou autres invités. Une teneur unanime : « Merci pour cette folle soirée, pour ces émotions ». Un sentiment d’union sacrée règne au sein de l’OM, depuis cette victoire fédératrice contre Leipzig.

Sanson : « Comme quand on sort de discothèque »

Retour dans l’intimité du vestiaire. « On va au bout », lance même un Luiz Gustavo, transcendé. Morgan Sanson, « choqué par l’ambiance du Vélodrome » a encore les oreilles qui bourdonnent : « Comme quand on sort de discothèque ! », lâche-t-il.

Rudi Garcia est fier de ses troupes. Le discours du coach de l’OM sera court, et responsable : « Bravo les gars. Soyez heureux, soyez fiers, savourez cette soirée. Mais on n’oublie pas le championnat. Dès ce vendredi, c’est reparti », lâchera en substance le coach de l’OM.

« Rudi était ému », confie un proche du vestiaire. « Il n’a pas pour habitude de montrer ses émotions. Rudi est tellement exigeant qu’il ne se lâche que très rarement. Mais dans ses attitudes, sa voix, ses mots, on le sentait heureux, tout simplement. » Rudi Garcia n’a jamais été du genre à faire du populisme avec les supporters, se montrant même souvent réservé sur le sujet. Il a donné l’impression, jeudi soir, d’être un peu tombé amoureux du public marseillais. 

Garcia touché par le public et… les journalistes

Un autre petit détail aura particulièrement touché le technicien marseillais: l’accueil des journalistes lors de son arrivée en salle de conférence de presse, après le match. Quelques applaudissements discrets mais sincères, voire même des « Bravo Rudi » avant chaque question, le coach de l’OM a apprécié cette marque de respect. Garcia trouve parfois que le métier d’entraîneur est plus valorisé en Italie qu’en France. Il a retrouvé, après cette victoire éclatante, une part de complicité et d’émotion qu’il recherche dans sa fonction. 

Mais ça, c’était jeudi soir. Le décrassage express du vendredi midi, qui avait commencé par le tirage au sort en direct depuis la Commanderie, a laissé place à un Rudi Garcia déjà concentré sur le championnat. « Dormez, reposez-vous ce soir », a demandé ce vendredi midi Rudi Garcia aux joueurs et à leur petite mine. Car la nuit aura effectivement été très courte pour certains.

En zone d’interviews puis à la sortie du stade, l’adrénaline d’une telle soirée à suspense a mis beaucoup de temps à retomber. Certains proches ou parents de joueurs ont avoué avoir dû retenir leurs larmes tellement le scénario de jeudi soir était intense. « Je suis rentré tôt mais je n’ai pas dormi. Je compte sur la sieste », plaisantait ce vendredi un joueur auprès d’un de ses proches. « Trop de bruit, trop de suspense, trop d’émotions. »

Canaliser l’émotion des joueurs avant Troyes

Mission de Rudi Garcia et de son staff : canaliser ces émotions, justement, et remobiliser tout le monde sur le prochain match de dimanche, à Troyes. Attention, l’OM est tombé accroc de cette magie européenne. « Ce serait formidable de vivre un titre avec ces mecs », rêve un proche de Garcia. « Ce groupe vit tellement bien et est tellement soudé… Il le mérite. »

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