Le transfert de Tino Kadewere (24 ans) à Lyon a été suivi d’un regard particulier… en Suède. Pour une raison économique d’abord puisque son ancien club, le Djurgarden IF, possède des intérêts à la revente. Mais pas seulement. L’attaquant zimbabwéen dispose encore d’une belle cote de sympathie dans ce club de Stockholm, qui n’a jamais cessé de le suivre depuis son transfert au Havre en 2018. « Il est bien éduqué, tout le monde l’aime, les fans, le staff, les coéquipiers, confie Bo Andersson, directeur sportif du club, qui ajoute avoir « une passion pour le joueur ». Il est marrant, professionnel. C’est un joueur d’équipe. »

L’aventure de l’attaquant zimbabwéen en Europe a donc débuté en Suède en 2015. Elle aurait pu se produire à Sochaux où le joueur a passé un essai avant de privilégier l’option plus au Nord, notamment en raison de la langue. 

« Nous avions un autre joueur zimbabwéen (Nyasha Mushekwi, ndlr) à ce moment-là, resitue Bo Andersson. Lors d’un voyage en Afrique du Sud, j’ai rencontré des amis du Zimbabwe qui avaient vu Tino. Ils me l’ont présenté. Il est venu ici mais on nous avait prévenu qu’il devait faire un essai à Sochaux. Quand il était ici, il n’était pas heureux d’aller en France pour l’essai. Donc, nous sommes tombés d’accord dès le départ. Au moment de signer, il a commencé à pleurer et ne voulait pas revenir donc on se l’est fait prêter (en août 2015). Nous avons vu que c’était un talent et nous avons tout de suite cru en lui. Après deux mois, nous l’avons acheté définitivement en lui faisant signer un long contrat (en décembre 2015). »

Des pleurs et des blessures

A 19 ans, Kadewere a donc quitté Harare City, le club de la capitale de son pays, pour un long voyage. D’abord lancé avec les U21, il a conclu la première saison par de brèves apparitions avec l’équipe première. Et quelques souvenirs douloureux.

« Lors de l’un de ses premiers matchs, nous affrontions Helsingborg et nous menions 2-1, se souvient le directeur sportif. Il était entré en fin de match et il avait fait une erreur qui avait permis à Helsingborg d’égaliser. Il pleurait. Mais il avait reçu le soutien total du club et du staff. A ce moment, je disais: ‘tout le monde peut faire une erreur mais ce joueur sera un des meilleurs joueurs de l’histoire de Djurgarden’. »

La suite fut en effet plus rose. Il a vu son temps de jeu gonfler progressivement au contact notamment des anciens Rennais Kim Källström et Andreas Isaksson et du buteur kenyan Michael Olunga, avec lequel il a fini très fort la saison 2016. « Il est très intelligent, détaille Andersson. C’est un bon joueur de football avec une technique, de la vitesse et du sang froid pour marquer des buts. L’entraîneur de cette époque (Per Olsson) lui a donné sa chance comme buteur, il avait une grande confiance en lui. »

Une Coupe de Suède pour finir

Lancée sur les bons rails, son aventure en Suède a été gâchée par une blessure qui lui fait manquer les trois quarts de la saison 2017. Mais le club n’a jamais perdu ses grands espoirs en lui. Il a patienté avant de retrouver les terrains, de terminer meilleur buteur de son équipe en 2018 (12 buts en 19 matchs) et de qualifier son club pour la finale de Coupe de Suède, remportée quelques semaines plus tard face à Malmö. Un titre pour finir. 

Car ses performances avaient tapé dans l’œil de nombreux clubs. C’est finalement Le Havre qui a eu le dernier mot en investissant sur un joueur, pourtant victime d’une rupture du ligament d’un genou. 

Le Havre l’a recruté blessé

« Le Havre m’a appelé le 16 juin (2018) et le 1er juillet, il s’est blessé, rappelle Andersson. Mais ils ont maintenu le contact. Nous avons eu une bonne conversation, ils n’étaient pas effrayés de faire le transfert alors qu’ils savaient qu’il ne pourrait pas jouer avant novembre. Nous avions d’autres offres sur la table et d’autre projets, mais un club comme Le Havre a une histoire, ils sont professionnels et voulaient le joueur. C’était-être le bon moment pour partir. »

Le pari de la patience s’est avéré payant et Kadewere a rendu cette confiance en signant une saison 2019-20 exceptionnelle (18 buts en 20 matchs de Ligue 2) qui pourrait mener le HAC vers la L1. « Ils (les Havrais) voyaient à long terme et croyaient dans le projet, conclut Andersson. Ils l’ont soutenu et ont été fantastiques avec lui. C’est important pour un joueur comme Tino de sentir la passion du club, le plan et le projet pour lui donner beaucoup de confiance. » A partir de l’été prochain, Lyon prendra le relais. 

https://rmcsport.bfmtv.com/football/ol-comment-kadewere-s-est-revele-en-suede-1845903.html

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