A quatre jours de l’annonce de la prochaine liste de Didier Deschamps, Franck Raviot, membre du staff des Bleus, s’est déplacé à la Mosson, dimanche soir, avec pour mission de superviser Steve Mandanda et Benjamin Lecomte. L’entraîneur des gardiens de l’équipe de France a sans doute tiré une multitude d’enseignements de cette soirée, qui aura vu les internationaux de l’OM se liquéfier en seconde période.
Si Bouna Sarr est désireux de rejoindre les Bleus, sa prestation à la Mosson n’a pas dû l’emballer. Dans une interview accordée à la Provence, le latéral droit marseillais avait pourtant envoyé un message au sélectionneur en prévision de ce match. Des mots pas suivis d’effets sur le terrain.
Derrière Pavard, le désert des Tartares
Sa demande était pourtant recevable à un poste sinistré en équipe de France depuis de trop nombreuses années. La pénurie perdure et oblige souvent le sélectionneur à opérer le choix le moins mauvais à défaut de pouvoir profiter enfin d’une solution durable. Défenseur central de formation, Benjamin Pavard ne convainc plus depuis la Coupe du monde alors que Djibril Sidibé, aligné à ce poste à quatre reprises cette saison, n’a jamais vraiment rassuré sur ses aptitudes avec les Bleus.
Quant à Mathieu Debuchy, à 33 ans, il ne représente pas l’avenir d’une sélection déjà tournée vers l’Euro 2020. Mais la solution idoine est peut-être sous les yeux de Didier Deschamps. De nouveau précieux contre l’Olympique de Marseille (3-0), Ruben Aguilar est un candidat crédible, la valeur montante en France à ce poste depuis deux ans. Positionné en piston droit dans le système à trois défenseurs de Michel Der Zakarian, Aguilar se distingue par une jolie régularité dans la qualité de ses prestations cette saison.
Un latéral droit porté vers l’avant
Contre Marseille, malgré une entame délicate, il a encore été décisif avec un centre spontané, délivré à la perfection pour Gaëtan Laborde, auteur de l’ouverture du score. Pion essentiel de la meilleure défense du championnat avec le Paris Saint-Germain, Ruben Aguilar maintient un bon niveau de performance depuis un an et demi.
A tel point qu’il a été contacté par erreur par le sélectionneur de la Bolivie. Cet épisode rocambolesque a eu le mérite de mettre en relief ses prestations. Car Ruben Aguilar n’est pas Bolivien. Son père est bien originaire de Santa Cruz, mais de Tenerife, en Espagne. Et non de Santa Cruz en Bolivie. Surtout, il est né en France, à Grenoble.
Un vécu au plus haut niveau qui pose question
A l’aise dans le 3-4-3 de Michel Der Zakarian, qui met en valeur ses principaux atouts sur le plan offensif, Aguilar ne cesse de progresser. Moins exposé défensivement que dans une défense à quatre, il souffre également d’un moindre vécu au plus haut niveau. Formé au GF38, passé par l’équipe réserve de Saint-Etienne avant un retour à Grenoble en DH, Ruben Aguilar a découvert le très haut niveau sur le tard. Dans l’esprit de Didier Deschamps, cela pourrait peser en sa défaveur.
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