Après une décennie de loyaux services, et 58 apparitions avec les Lions de l’Atlas, Medhi Benatia a annoncé début octobre, à 32 ans, la fin de sa carrière internationale. Invité ce lundi soir du Vestiaire, sur RMC Sport, le défenseur marocain est revenu sur les raisons de ce choix fort. Et selon lui, les « soucis avec la presse marocaine » ont joué un rôle majeur.
« Durant ma période à moi, il n’y avait pas beaucoup de joueurs marocains évoluant dans des grands clubs européens, indique-t-il. Donc à chaque fois, c’était mon nom qu’il fallait mettre au milieu d’un article. Des fois je n’étais même pas au courant de l’histoire, mais on mettait mon nom juste pour faire du buzz. Et moi, vu que je n’aimais pas les injustices, j’ai toujours perdu du temps à faire des démentis… »
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« Trop fatigué mentalement »
Ce qui aurait fini par l’épuiser. « J’ai toujours tout donné pour mon pays, ceux qui me connaissent le savent, poursuit Benatia, mais honnêtement j’étais trop fatigué mentalement avec la sélection. A chaque fois qu’on perdait un match, c’était ‘oui mais c’est parce que c’est Benatia qui a fait l’équipe’ ou ‘c’est Benatia qui a ramené tel joueur ou tel joueur’. Mais vous croyez que quelqu’un comme Hervé Renard se fait imposer des choses par un joueur? Moi, je n’ai jamais pris partie pour personne, je me suis contenté d’être à l’écoute. J’ai eu la chance d’avoir des grands capitaines en club, que ce soit Philipp Lahm, Francesco Totti, ou Gianluigi Buffon. Et je peux vous dire que capitaine, ce n’était pas la fonction que j’avais en sélection. C’était devenu trop, c’était pesant… Je n’avais jamais le remerciement de la presse, des médias, qui cherchaient toujours la polémique. »
Pour autant, le défenseur s’efforce de tirer du positif de sa carrière en sélection. « Ma plus grande fierté, c’est le rapport que j’ai eu avec mes entraîneurs, avec les joueurs, conclut-il. On a eu une relation de frères et ils savent que même aujourd’hui, ils peuvent compter sur moi. On a créé des liens, quand tu fais des déplacements au Gabon ou en Centrafrique, dans des conditions difficiles, tu crées forcément des liens. Et ça, je le garderai avec moi. »
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