Cinq ans. Voilà cinq ans que l’OM, après 17 journées de championnat, ne s’était pas retrouvé dans les deux premières places du classement de Ligue 1. La dernière fois que les supporters olympiens avaient eu ce plaisir, c’était bien évidemment en 2014-2015, sous les ordres de Marcelo Bielsa. Un exercice où Marseille était toujours leader à la trêve hivernale, mais qu’il n’avait achevé qu’à une décevante quatrième place, incapable de tenir son rythme effréné en seconde partie de saison.

Cette fois, l’homme aux commandes se nomme André Villas-Boas, mais la question est la même: avec six points d’avance sur le troisième, Lille, et sept sur le quatrième, Rennes (qui compte un match en moins), à la faveur de sa victoire contre Bordeaux dimanche soir (3-1), l’OM peut-il espérer conserver sa place de dauphin en fin de saison, ou du moins terminer sur le podium?

LES RAISONS D’Y CROIRE

Une superbe dynamique, et un calendrier favorable à court terme

Six victoires de suite, 18 points sur 18. Plutôt poussif en début de saison (16 points en 11 matchs), l’OM s’est chauffé comme un bon diesel et n’a pas laisser filer une seule unité depuis la 12e journée de Ligue 1, prenant sur cette période au moins six points de plus que n’importe quelle autre équipe. Et vu l’état d’esprit actuel des joueurs marseillais, hyper généreux dans les efforts à l’image d’un Jordan Amavi ressuscité, capables de tenir le score à 10 contre 11 face à l’OL (2-1), de réagir après l’égalisation de Brest à la 88e (2-1), ou encore en étant menés 1-0 par Bordeaux à la pause, on se dit que la belle série peut se poursuivre en y mettant toujours les mêmes ingrédients.

D’autant que jusqu’à la trêve, le calendrier incite à l’optimisme: l’OM se déplacera samedi chez le 18e, Metz, et recevra le samedi suivant Nîmes, la lanterne rouge. Deux adversaires largement à sa portée sur le papier. Dans le même temps, ses concurrents au podium – qui tournent pour certains au ralenti – auront fort à faire, avec un Lyon-Rennes, un ASSE-PSG, un Monaco-Lille ou encore un Rennes-Bordeaux.

Un Dimitri Payet en feu

On ne sait pas quel est le programme précis du Réunionnais ces prochains jours, mais Villas-Boas doit être tenté de placer son maître à jouer sous une cloche de verre, et de ne l’ouvrir que quelques heures avant chaque rencontre. Ses statistiques en témoignent (3 buts, 3 passes sur la série en cours), le numéro 10 est actuellement en feu, quasiment impliqué sur tous les buts marseillais.

Malgré un positionnement sur le côté gauche, Payet parvient à prendre le jeu à son compte, et a rarement semblé autant en confiance sur un plan technique, comme le montrent ses ouvertures de l’extérieur ou la justesse de ses coups de pied arrêtés depuis quelques semaines. Comme le soulignait Amavi la semaine passée en conférence de presse, le natif de Saint-Pierre s’illustre même… dans le travail défensif. « Ça se passe très bien avec Dim, glissait le latéral gauche. Je ne l’ai jamais vu autant défendre. Il a cette envie, cette rage, il attaque, il nous fait gagner des matchs. » Est-ce la perspective de l’Euro, et d’un éventuel retour en Bleu qui le motive? Se sent-il tout simplement plus épanoui sous les ordres de son nouveau coach? Une chose est sûre: l’OM sera plus impressionnant tant que lui évoluera à ce niveau.

Le retour attendu de Florian Thauvin

L’OM est en forme, et en plus de cela, il est parvenu à décrocher de tels résultats sans son joueur le plus décisif lors des deux dernières saisons: Florian Thauvin. Opéré de la cheville droite en septembre, et absent toute la première partie de saison, l’ailier devrait faire son retour à l’entraînement à la mi-janvier, comme l’a indiqué Villas-Boas fin novembre. Le Portugais a par ailleurs estimé à « début février un retour à la compétition, le temps qu’il retrouve le rythme ».

Si le football ne se résume pas à une addition de bons joueurs, une réintégration du champion du monde dans le onze olympien sera assurément une bonne nouvelle. D’autant qu’en son absence, personne ne s’est vraiment imposé sur l’aile droite, Sarr, Germain ou même Lopez ayant parfois du mal à peser offensivement.

LES DIFFICULTES A GERER

Une seconde partie de saison qui s’annonce éprouvante

Saint-Etienne, Lille, Lyon, Bordeaux. Marseille est deuxième aujourd’hui parce qu’il a réussi, une fois n’est pas coutume, à battre ses concurrents directs durant la première partie de saison. Sauf qu’il les a battus… à domicile. Du coup, la phase retour sera riche en périlleux déplacements, qui pourraient bien se révéler décisifs dans la course au podium.

Dans le détail, la première quinzaine de février s’annonce particulièrement chargée pour l’OM, puisqu’il se déplacera à Bordeaux, à Saint-Etienne, puis à Lille, en l’espace de quatre petites journées. Une sorte de crash-test, avant un voyage à Lyon à la mi-avril.

Un effectif relativement court

Il suffit de regarder les différentes feuilles de match de l’OM pour comprendre que si Villas-Boas arrive à aligner un onze compétitif, il n’a peu ou pas de profondeur de banc. Dimanche soir encore, Lucas Perrin et Marley Aké étaient ainsi remplaçants face à Bordeaux, alors que seul Benedetto manquait pourtant à l’appel. Ces jeunes sont volontaires, prometteurs même, mais difficile de se reposer sur eux dans la bataille pour la qualification en Ligue des champions.

Dans ce contexte, la moindre blessure sérieuse d’un cadre serait assez catastrophique. Difficile de ne pas imaginer l’OM être impacté par une éventuelle absence longue durée de Payet, comme expliqué précédemment, de Rongier, ou de Benedetto (liste non exhaustive). Point « positif »: Marseille ne dispute pas de Coupe d’Europe cette saison, et a déjà pris la porte en Coupe de la Ligue. Les organismes seront donc moins sollicités.

Le mercato d’hiver

Une deuxième place après 17 journées, c’est bien, mais ça ne rapporte pas d’argent au club. Or, la situation financière compliquée de l’OM l’été dernier (il est encadré par l’UEFA dans le cadre du fair-play financier) est toujours d’actualité. Ce qui veut dire… que des départs au mercato d’hiver ne sont pas inenvisageables.

L’un des dossiers les plus chauds est sans doute celui de Kevin Strootman. Recruté 25 millions d’euros en août 2018, le Néerlandais a un salaire (650.000 euros brut par mois) difficile à supporter pour les finances du club, et pas sûr que l’OM refuse une éventuelle offre de janvier pour le milieu. Villas-Boas, qui l’a beaucoup utilisé au poste de sentinelle, a tenté de fermer la porte la semaine passée, expliquant que l’ancien Romain « monte en puissance », et qu’il est « un professionnel fantastique ». Mais le coach sera-t-il entendu par sa direction? Et le joueur sera-t-il remplacé s’il venait à partir? Pour l’OM, le podium pourrait aussi se jouer en coulisses.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/ligue-1-l-om-peut-il-tenir-ce-rythme-fou-1821026.html

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