Une victoire, un nul et une défaite. Le bilan de Valence, 10e de Liga avant la trêve internationale, est loin d’être parfait. Il n’est pas non plus catastrophique au point d’envisager le départ de l’entraîneur, Marcelino. Jeudi, le couperet est pourtant tombé. Dans un communiqué, le club espagnol a annoncé le limogeage du coach en poste depuis mai 2017. Marcelino est remplacé par Albert Celades. Très apprécié par ses joueurs, il avait guidé Valence jusqu’à la victoire en Coupe du Roi et une belle 4e place en Liga la saison passée.
Lim veut reprendre la main
A l’orée de cette nouvelle saison, Peter Lim, le propriétaire singapourien du futur adversaire de Lille en Ligue des champions (en exclusivité sur RMC Sport), a eu la peau de celui qui contestait ouvertement sa politique. Le conflit couvait depuis plusieurs mois. Depuis que le puissant businessman veut reprendre la main et diriger le club depuis Singapour. Une décision compliquée en raison du décalage horaire mais qui rogne surtout sur le pouvoir du directeur général, Mateu Alemany. Depuis un an, l’ex-président de Majorque et Marcelino dirigeaient avec réussite la politique sportive de Valence. S’il est toujours en poste (mais pour combien de temps encore?), Alemany avait déjà failli démissionner il y a quelques semaines à la suite de désaccords profonds sur certains dossiers de recrutement.
Pour Lim, Marcelino lui aurait manqué de respect
Ce été, le volonté de Lim de vendre le buteur Rodrigo Moreno ou l’échec du transfert de Rafinha (Barcelone) n’ont fait que creuser le fossé entre Marcelino, soutenu par Alemany, et Peter Lim. Le technicien n’a d’ailleurs jamais caché son mécontentement. « Le club m’a dit que Rafinha ne viendra pas, l’effectif est un peu léger », « si Rodrigo part, il faudra changer nos objectifs…, « on voit les investissements que font le Betis, le FC Séville… la prochaine saison sera compliquée. » Autant de déclarations qui ont fortement irrité le richissime Singapourien et qui ont été perçues comme un manque de respect. Si Lim explique ce limogeage en déplorant le manque de confiance accordée aux jeunes, c’est son désir de contrôler à nouveau club et notamment les transferts qui l’a conduit à virer son entraîneur.
Le vestiaire derrière Marcelino
Cette décision radicale a mis le feu dans le groupe. Selon Superdesporte, les joueurs Blanc et Noir avaient déjà exprimé il y a un mois leur désir de se rendre à Singapour pour défendre Marcelino. Seul Alemany a fait le voyage. Depuis le limogeage du technicien de 54 ans, plusieurs joueurs ont affiché leur soutien sur les réseaux sociaux. « Monsieur, je vous souhaite bonne chance. Je suis sûr que vous réussirez partout où vous irez et qu’on vous laissera travailler », a tweeté Dani Parejo dans un message liké par Rodrigo. « Tu t’en vas par la grande porte », a écrit Garay qui dénonce une décision « injuste ». Des joueurs touchés et consternés, autant que le personnel du club, très attaché aussi à Marcelino.
C’est dans ce contexte explosif que Marcelino a fait ses adieux à ses joueurs, au bord des larmes. « Vous êtes les vrais responsables de la réussite du club », a-t-il dit à son groupe, très ému.
On souhaite désormais bon courage à Albert Celades qui doit préparer dans ce climat délétère deux rendez-vous capitaux face au Barça, samedi en Liga, et sur la pelouse de Chelsea mardi pour l’entrée en lice de Valence en Ligue des champions.
>> Pour suivre la Ligue des champions, l’abonnement à RMC Sport est par ici
https://rmcsport.bfmtv.com/football/liga-marcelino-vire-pourquoi-valence-pique-sa-crise-1766181.html
