C’est un événement qui dépasse les frontières du sport. La Coupe du monde, qui se déroule tous les quatre ans, attire les foules, et semble exercer un pouvoir (positif) sur le quotidien des spectateurs, et plus généralement sur les sociétés. Petit tour d’horizon des principaux effets bénéfiques de cette compétition planétaire sur nos vies.

Un moral en hausse

Oublier les soucis du quotidien le temps de quelques matchs? C’est bien ce que semble provoquer la Coupe du monde. Chaque édition apporte son lot d’émotions, et par conséquent, influe sur le moral des troupes. Patrick Mignon, sociologue du sport à lNSEP, constatait ce phénomène en 2014:

« Les Français qui s’intéressent au foot sont sans doute dans un meilleur état moral. Ils vont travailler avec le sourire, être un peu plus généreux dans leurs dépenses, plus détendus chez eux. Ils ont aussi une plus grande sociabilité. Ils flottent un peu au-dessus du sol », expliquait-t-il à RMC Sport.

40% des Français associent par ailleurs cet événement à la notion de plaisir, et 36% se déclaraient enthousiastes à l’approche du Mondial 2018, selon une enquête Harris Interactive réalisée en avril. Signe de l’esprit positif qui règne autour de la compétition.

Mais ne nous voilons pas la face: le moral fluctue fortement en fonction des résultats de l’équipe soutenue. Ainsi, selon une étude réalisée par Expert Market en France, l’indicateur synthétique du moral des Français a fait un bon de 2,8% entre juin et juillet 1998, année de la victoire tricolore, et de 2,1% entre juin et juillet 2006 (finale perdue contre l’Italie). A contrario, le moral des Français était en berne en 2002 et 2010 (éliminations dès les phases de poules), avec des baisses de plus de 1% de l’indicateur. Reste plus qu’à espérer une nouvelle victoire des Bleus pour que les Français gardent le sourire…

Un événement fédérateur

Le sport de façon général, et la Coupe du monde de façon plus nette, a un pouvoir fédérateur indéniable. Le Mondial réunit les passionnés et les curieux, les habitants des quatre coins du monde, les « blacks-blancs-beurs » comme on le revendiquait le soir de la victoire des Bleus en 1998. Il fait sortir les habitants de leur tanière, se regrouper dans les bars, les « fans zones », chez des amis, dans la famille…

Selon une étude Ipsos réalisée dans 27 pays en avril 2018, plus de 8 personnes sur 10 affirmaient avant le début de la compétition qu’elles regarderaient « très certainement » ou « probablement » les matchs en compagnie d’amis et/ou de membres de la famille. Une personne sur deux prévoyait également de regarder des matchs avec ses collègues.

La même proportion (48%) prévoyait de se réunir au moins une fois pendant la Coupe du monde dans un bar ou un restaurant. Tous ensemble.

Une envie de communiquer plus présente

Dans le même esprit, les habitants, et plus particulièrement les Français, sont plus enclins à partager avec leurs proches pendant la compétition, ce qui passe notamment par une utilisation plus fréquente des moyens de communication.

Selon l’étude Harris Interactive citée plus haut, 16% des Français prévoient de passer davantage d’appels à leurs amis et leur famille et d’envoyer plus de SMS/MMS pendant le Mondial. Ils sont également 12% à davantage discuter ou poster des commentaires, photos, vidéos sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram).

Une croissance en hausse

Si la Coupe du monde influe sur le quotidien des habitants, elle impacte logiquement le fonctionnement des sociétés. Poussés par un moral en hausse, les habitants sont plus enclins à réaliser des achats impulsifs et ainsi, à faire tourner l’économie. Ce phénomène a pu être constaté l’année de la victoire des Bleus, en 1998.

Selon l’étude Expert Market citée plus haut, la consommation de biens d’équipement a augmenté de 7,1% en France en 1998. Le PIB, en volume, a pour sa part augmenté de 3,4% cette année-là, et même de 6% le trimestre qui a suivi la victoire, une croissance exceptionnelle! L’investissement des entreprises avait également été particulièrement dynamique (+ 6,6%), rappelle BFM Business.

« En moyenne, sur l’ensemble des Coupes du monde tenues depuis 1970, les pays vainqueurs ont bénéficié d’un bonus de croissance de 0,7% par rapport aux années précédents l’événement », analyse BFM Business. Un jackpot pour l’équipe victorieuse.

Une baisse du taux de suicides

Autre conséquence positive sur les sociétés: le taux de suicide baisse pendant la Coupe du monde. Un phénomène qui est surtout visible à l’intérieur du pays vainqueur de la compétition. Comme l’a démontré un groupe de chercheurs français, repéré par franceinfo, le taux de suicide a baissé de 10% en France pendant le Mondial 1998, une baisse qui concerne notamment la catégorie des hommes âgés de 30 à 44 ans. 

Une tendance expliquée par Maria Bradshaw, responsable de la prévention du suicide dans un organisme public néo-zélandais, au journal Stuff:

« Quand se déroule la Coupe du monde, les gens ont le sentiment d’avoir des choses en commun avec les autres. Même si vous vous sentez marginalisé, vous vous retrouvez à soutenir la même équipe, à souhaiter la même chose que les autres », analyse-t-elle.

Si cela se ressent particulièrement chez les vainqueurs, ce phénomène dépasse les frontières au cours de la Coupe du monde. Selon les auteurs allemands Stefan Szymanski et Simon Kuper cités par franceinfo, le taux de suicide chute de façon générale en Europe pendant le Mondial et l’Euro. Ils soutiennent qu’en Allemagne, le taux de suicide du mois de juin est bien plus faible les années paires, quand ont lieu les compétitions internationales. 

A lire aussi >> Si la France gagne la Coupe du monde, quel sera l’impact sur l’économie?

https://rmcsport.bfmtv.com/football/les-impacts-positifs-de-la-coupe-du-monde-sur-nos-vies-1483803.html

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