Quelle a été votre première réaction après votre nomination?

Forcément très content, c’est un rêve qui se réalise en fait. Un peu surpris parce que plusieurs entraineurs de renom ont été proposés: Luis Fernandez, Alain Giresse, Frédéric Hantz… Mais la Fédération gabonaise privilégiait la solution interne, et je m’étais préparé à ça.  J’ai passé mes diplômes à Paris. Je m’étais préparé un jour à devenir coach. Pas aussi rapidement certes, mais je me disais que ça pouvait arriver dans un, deux ou trois ans.

Vous étiez le manager de l’équipe, sorte d’homme à tout faire. C’est une trajectoire inhabituelle…

Oui et c’est un concours de circonstance. La Fédération a opté pour une solution locale, après l’échec répété des entraineurs étrangers. On a fait venir beaucoup de gens de l’extérieur et les dirigeants n’ont pas été satisfaits. La Fégafoot (Fédération gabonaise, ndlr) avait d’abord proposé à Pierre Aubame (père de Pierre-Emerick Aubameyang) qui a finalement refusé (pour des problèmes de santé). C’est alors mon nom qui a été retenu.

Pierre-Emerick Aubameyang a récemment égratigné sur les réseaux sociaux  la Fegafoot, qui avait annoncé la nomination de son père au poste de sélectionneur, alors qu’il était malade et n’avait pas donné son accord. Que s’est-il réellement passé? 

Je peux pas vous dire ce qu’il s’est passé, je sais qu’ils se sont parlé (Pierre Aubame et la Fédération), mais je ne sais pas ce qu’ils se sont dits. Et ça ne me regarde pas.

Vous avez parlé à Pierre-Emerick à la suite de cette histoire ?

J’ai laissé un message à son père, parce que je suis plus proche de lui. Mais vu ce qu’il s’est passé, je n’ai pas voulu remuer le couteau dans la plaie avec  Pierre-Emerick. Après cette histoire j’espère qu’il va honorer ses sélections pour le bien des Panthères, et qu’il va nous aider à nous qualifier pour la CAN 2019. Après on peut aussi penser à l’option B, s’il n’honore pas la sélection, on a d’autres joueurs et on fera avec.

Vous craignez qu’il ne vienne plus en sélection ?

Après ce qu’il s’est passé sur les réseaux, je ne peux pas vous dire sa décision. Comme ça a un peu chauffé, je n’en suis pas certain. Pour l’instant je n’ai pas eu de réponse. Après la défaite contre la Zambie (0-1, le 12 septembre dernier), il m’a dit qu’il serait là, mais c’était avant cette histoire. Je vais quand même rester positif. J’espère qu’il sera avec nous.

Vous n’avez jamais entrainé, et certains ont pointé votre manque d’expérience à ce poste. Qu’est-ce que vous leur répondez?

Je leur réponds que mon expérience, je vais la bâtir. Il y a un début à tout. J’ai l’avantage de connaitre les joueurs, donc je n’arrive pas non plus en terre inconnue. Je travaillais déjà avec eux. Tout n’est pas nouveau pour moi, hormis le poste.

L’investissement de Camacho n’était pas total

Comment vos joueurs ont accueilli votre nomination? 

Ils sont contents car j’ai joué avec certains d’entre eux. J’étais un grand frère pour la plupart, un conseiller. Ça fait toujours plaisir de voir certains joueurs devenir entraineur. Quand un ancien joueur te parle, tu es tout de suite plus réceptif. Ma proximité avec eux sera bénéfique, j’en suis persuadé.

Vous faisiez partie du staff de Camacho, pourquoi ça n’a pas fonctionné?

Je pense qu’il est arrivé dans la précipitation, au moment de la CAN 2017. Il n’a pas eu le temps de bien connaitre les joueurs et de bien construire. Et pour vous dire honnêtement, je ne pense pas que c’était le profil idéal pour les Panthères.

C’est-à-dire?

C’est un entraineur qui ne voulait pas vivre au pays, qui ne parlait pas la langue, les joueurs avaient du mal à communiquer avec lui. J’ai trouvé honnêtement que son investissement n’était pas total, et ça a certainement joué sur ses résultats. Moi je ne l’ai jamais senti investi totalement.

Il se dit que de nombreux mois de salaires ont été impayés, est-ce que ça a joué dans son départ?

Non je ne pense pas. En grande partie, ce sont les mauvais résultats. Ce ne sont pas les salaires impayés, et même si on a parfois eu des problèmes, à la fin les salaires finissent toujours par arriver. Nos dernières sorties avec Camacho étaient très décevantes. Sur le plan du jeu, de la motivation… donc il a payé un peu tout ça.

Justement, avec un point pris en deux matches de qualification de la CAN 2019, vous n’arrivez pas forcément dans des conditions sportives idéales…

Oui mais j’ai eu la chance en tant que manager de voir le côté défaillant. De l’extérieur je pouvais en parler au coach mais c’est lui qui prenait la décision finale. Moi j’aurais certainement fait les choses différemment. J’arrive avec un autre projet, une autre ambition.

Quel projet?

J’étais ancien attaquant, donc forcément un jeu offensif. On fera tout pour marquer beaucoup et on a les joueurs pour. Avec Aubameyang, Bouanga Lemina… On a de quoi créer du spectacle.

Quel est l’objectif à court terme? Une qualification pour la CAN 2019?

C’est jouable. Il nous reste quatre matches, ça va être quatre matches de Coupe du monde. Je pense qu’on largement supérieurs au Soudan, donc on va prendre 6 points, ça va nous remettre dans la course. Il nous restera cette petite finale contre le Mali. On a toutes nos chances mathématiquement, on a juste mal débuté pour X raisons… A nous de rectifier le tir.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/gabon-daniel-cousin-comme-ca-a-un-peu-chauffe-je-ne-suis-pas-certain-qu-aubameyang-reviendra-1531496.html

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