L’Espagne ne pensait pas revivre de sitôt un psychodrame autour de son sélectionneur. Moins d’un an et demi après le licenciement de Julen Lopetegui à la veille du coup d’envoi de la Coupe du monde, un autre sélectionneur fait les frais de la politique sans concession de Luis Rubiales, président de la Fédération espagnole. Robert Moreno a en effet appris, lundi après la large victoire de la Roja face à la Roumanie (5-0), qu’il ne poursuivrait pas l’aventure sur le banc. Il ne verra donc pas l’Euro 2020.
Il appris la nouvelle dans le vestiaire à la fin du match
Selon Marca, José Francisco Molina, bras droit de Rubiales, lui aurait annoncé la nouvelle dans le vestiaire du Wanda Metropolitano à l’issue de la rencontre. Une décision brutale qui l’a fait fondre en larmes dans le vestiaire, selon plusieurs échos de la presse espagnole. Le technicien en serait devenu malade à tel point qu’il ne s’est pas présenté devant les médias, laissant son adjoint Juan Carlos Unzué s’occuper de cette tâche.
Ce mardi, vers 12h30, il devrait être officiellement remplacé par Luis Enrique sur le banc de l’Espagne puisqu’une conférence de presse a été convoquée par Luis Rubiales. Le dirigeant avait laissé la porte ouverte à un retour de l’ancien coach du Barça quand il avait laissé ses fonctions pour accompagner les derniers jours de sa fille, décédée le 29 août dernier à 9 ans après avoir lutté pendant cinq mois contre un ostéosarcome, pathologie cancéreuse qui s’attaque aux os.
Rubiales aurait évité les contacts avec Moreno
Le geste est louable, la forme utilisée par Rubiales le semble moins. Selon As, Moreno se serait senti « trahi et utilisé ». Rubiales aurait même évité tout contact avec son sélectionneur depuis une semaine. Des signaux perçus par Moreno qui a répété à trois reprises sa volonté de rester sur le banc pendant que Rubiales, prenait ses distances dans ses déclarations publiques. Pour une raison: Luis Enrique lui aurait fait part de son envie de reprendre du service à un poste qu’il a occupé d’août 2018 à juin 2019.
Sentant le vent tourné, Moreno aurait alors paniqué et serait crispé lors de ce rassemblement où l’Espagne s’est baladée face à Malte (7-0) et la Roumanie (5-0). Cela aurait précipité les choses et la perte de confiance ce Rubiales en Moreno. Dans l’idéal, le président de la Fédération comptait effectuer ce changement lors du rassemblement de mars. Il a finalement anticipé sa décision.
Malgré la qualification pour l’Euro et le statut de tête de série des Espagnols, Rubiales reprocherait à Moreno d’avoir laissé le pouvoir des joueurs se développer, alors qu’Enrique tenait davantage les rênes. Autant de raisons que Rubiales sera amené à commenter ce mardi. Après avoir viré un sélectionneur invaincu lors de son mandat (Lopetegui avec 15 victoires et 6 nuls) à la veille d’une Coupe du monde 2018, il se sépare d’un autre le soir d’une large victoire, scellant une phase de qualification sans faute.
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