« Ce n’est pas la même chose d’avoir peur, que d’être consumé par sa peur »: Derrière la victoire historique du Mexique contre l’Allemagne (1-0) se cache Imanol Ibarrondo, un Espagnol zen de 51 ans en charge de la préparation mentale d’El Tri lors du Mondial-2018.

« Jouer pour l’amour de la victoire »

Ex-footballeur dans les années 90, ce Basque de Bilbao promène désormais sa nonchalance et ses concepts psychologiques dans le centre d’entraînement moscovite du Mexique. Au lendemain de la première grande surprise de la Coupe du monde, il boit du petit lait: grâce à lui, le tenant du titre est tombé et, reconnaissant, le sélectionneur Juan Carlos Osorio lui a rendu hommage.

« Tout le travail mental réalisé, avec les vidéos et les phrases d' »Iba », ça nous a beaucoup aidés », a reconnu le technicien colombien avant de dévoiler le mantra retenu en vue du duel: « Jouer pour l’amour de la victoire et non la peur de perdre ». Une maxime digne des ouvrages de développement personnel.

« C’est un vrai leader, mais surtout il est très généreux et tout le mérite lui revient », répond Ibarrondo, casquette sur un crâne presque ras et barbe blanche de vieux sage. Recruté il y a deux ans, il ira monnayer son talent et ses conseils en Espagne, à la Real Sociedad, une fois son office lors du Mondial terminé. Avant cet authentique exploit, la résistance mexicaine s’était pourtant brisée pendant des décennies sur les puissances traditionnelles du football, en raison de ses fragilités mentales. Depuis six éditions, El Tri se heurte ainsi sur le plafond de verre des 8e de finale et la sélection peut désormais espérer avoir vaincu le signe indien.

Adrénaline et cortisol

« Quand on a peur, le corps secrète de l’adrénaline qui prépare à l’action, renforce la concentration, concentre l’énergie et met en meilleure condition pour la compétition », détaille Ibarrondo, comme une recette magique. « Mais quand la peur s’empare de moi, cela secrète du cortisol, qui paralyse, bloque, consume et épuise. J’essaye de me concentrer pour permettre de voir les choses non comme une menace, mais comme une opportunité et les affronter avec calme et sérénité ».

Avant d’écrire l’histoire au Loujniki, le Mexique n’avait pourtant jamais dominé la Mannschaft en cinq matches en compétition. Et elle l’a fait devant 80.000 personnes. Et vu les problèmes extra-sportifs survenus lors de la préparation, avec l’orgie collective, le départ précipité d’Hector Herrera ou les ennuis juridiques de Rafael Marquez, ce n’était pas couru d’avance…

« Il nous a élevés à un autre niveau, il nous a ouvert les yeux », reconnait le latéral Miguel Layun, « padawan » converti par ce chevalier jedi des temps modernes. « Maintenant, nous sommes capables de parler autrement des choses importantes. »

Le Mexique vise les quarts après 1970 et 1986

« Quand j’ai commencé, cela a eu un impact, se souvient Ibarrondo. Vous avez alors dix minutes pour gagner leur confiance. Ils vous analysent, vous observent, vous évaluent. La chance que j’ai eue c’est que ça s’est bien enclenché et que, à partir de là, c’est devenu beaucoup plus facile. Maintenant, ils dégagent plus de sûreté, de confiance, de maturité. Ils n’ont pas de limite. Ils ont un match, demain la Corée, puis après-demain un autre. Il y en a toujours un qui suit. »

Si le Mexique veut convertir l’essai, d’autres obstacles se dressent toujours sur sa route et il aura bien besoin de toute l’expertise de son préparateur mental fétiche. Les deux seules fois où « El Tri » s’est hissé en quart de finale (1970, 1986), c’était en effet à domicile. En Russie, le défi sera accentué, surtout si le Brésil se dresse en face en 8e de finale.

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