Dans un pays aussi fan de tortilla que de petites polémiques entourant le Real et le Barça, la scène a évidemment fait le tour des émissions TV en quelques heures. Samedi, lors de Celta Vigo-Barcelone en Liga (2-2), les caméras de Movistar+ ont filmé une étonnante séquence lors de la deuxième pause fraîcheur. Alors que les Catalans peinaient à faire la différence dans un match serré, Lionel Messi a été aperçu en train de totalement snober un adjoint de Quique Setién, qui tentait de lui donner une consigne. Gourde en main, le sextuple Ballon d’or a ignoré non pas une, mais deux fois Eder Sarabia, n’hésitant pas à lui tourner le dos en marmonnant quelques mots.

Un incident que Setién a tenté de minimiser après-coup devant la presse, mais qui n’a fait que prendre de l’ampleur depuis. Lundi, la Cadena Ser a ainsi fait part d’une discussion houleuse entre les joueurs et l’entraîneur principal dimanche au centre d’entraînement, au cours de laquelle le vestiaire aurait demandé à traiter directement avec Setién, et non plus avec son adjoint. Et pour surfer sur la vague, les médias espagnols se sont amusés à exhumer de vieux tweets d’Eder Sarabia faisant l’éloge de Cristiano Ronaldo, Karim Benzema ou Zinedine Zidane, figures du rival madrilène. Bref, voilà l’adjoint en pleine tempête.

Sarabia et Setién, une histoire vieille de trente ans

Pour Eder Sarabia, 39 ans, tout est allé vite jusque-là. Fils de Manuel Sarabia, ex-attaquant de l’Athletic Bilbao et international espagnol dans les années 80, l’assistant a fait la connaissance de Quique Setién à l’âge de 8 ans, quand ce dernier était coéquipier de son père au CD Logronés. Setién et Sarabia (le paternel) sont d’ailleurs devenus amis, et sont toujours restés en contact ces trente dernières années. Ce qui a évidemment aidé le jeune Eder…

Grand fan de cyclisme, comme en témoignent ses nombreuses publications sur les réseaux sociaux, Eder Sarabia a d’abord tenté de percer dans le football en tant que joueur. Mais à 24 ans, après de multiples blessures, le natif de Bilbao a raccroché les crampons pour entamer sa reconversion dans le coaching, en se faisant notamment les dents au sein des équipes de jeunes de Villarreal, ou à l’académie du Real Madrid en République dominicaine. Jusqu’à ce qu’en 2015, un certain Quique Setién lui propose de venir travailler avec lui à Las Palmas, pour ensuite l’emmener dans ses valises au Betis (2017-2019), et donc à Barcelone en janvier dernier.

Le feu et la glace

Aux Canaries, puis en Andalousie, Eder Sarabia a progressivement pris de l’importance dans le staff de Setién, dirigeant régulièrement les entraînements et donnant des consignes en match. Il s’est aussi fait remarquer pour son tempérament de feu. Personnage véhément, excessif même, là où son numéro 1 est un homme plutôt mesuré, l’adjoint a collectionné les prises de tête avec le corps arbitral, et donc les expulsions. Les joueurs adverses ont aussi goûté à son langage fleuri.

En février 2019, après un match de Coupe d’Espagne contre le Betis, le latéral gauche de Valence José Gaya avait ainsi dénoncé le comportement de Sarabia, qui aurait tenté de le déstabiliser durant toute la partie. « Il a passé toute la rencontre à m’insulter et à me crier dessus pour me faire dégoupiller, regrettait le défenseur. Et ce n’est pas la première fois qu’il fait ça, à Séville l’an dernier il avait agi de la même manière… » Une première polémique, avant la grosse, la vraie, le 1er mars dernier, lorsque Sarabia s’en est pris… à ses propres joueurs.

Lors du Clasico Real-Barça à Bernabéu (2-0), l’adjoint de Setién avait été filmé (par les caméras de Movistar, déjà) en train de critiquer ou d’insulter les Barcelonais depuis son banc de touche. Griezmann en avait pris pour son grade après une occasion manquée (« Mets-le Antoine, la put*** de sa mère »), ainsi que Piqué et Ter Stegen qui jouaient trop long à son goût, ou encore Arthur. Toujours en des termes peu aimables, ce qui avait poussé Setién à un désamorçage public devant les micros. « Nous sommes sur le banc d’un club que nous représentons et nous devons avoir un comportement irréprochable, rappelait alors le coach principal du Barça. Dans un match vous pouvez avoir un moment où vous devenez fou, où vous êtes en colère, mais vous devez vous contrôler. (…) Bien sûr que nous avons parlé tous les deux. C’est un domaine sur lequel nous devons nous améliorer, et il fait un travail sur cela. Nous avons déjà présenté nos excuses aux personnes concernées. » Vu le climat actuel, il faut croire qu’elles n’ont pas été acceptées.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/barca-qui-est-eder-sarabia-l-adjoint-de-setien-en-pleine-tempete-1940991.html

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