Parce qu’il en a l’envie
Lionel Messi n’est pas très expressif dans la vie. C’est peu de le dire. Mais au moment de découvrir tous ses Ballon d’Or alignés, lundi soir à Paris, l’attaquant argentin a tout de même esquissé un sourire révélateur. Comme s’il prenait conscience de la performance incroyable que représente ces six trophées dorés. Une moisson historique qui le place seul au-dessus de la mêlée, devant Cristiano Ronaldo et ses cinq sacres. Mais le génie du Barça ne semble pas s’en satisfaire pour autant.
Au moment de commenter son triomphe, il a clairement affiché sa volonté de rehausser encore le plafond. « Il ne faut jamais cesser de rêver, de travailler et de prendre du plaisir quand on joue au foot, a-t-il expliqué sur la scène du théâtre du Châtelet. Je suis béni, j’espère pouvoir continuer encore longtemps. Je pense avoir encore de belles années devant moi. » Avec désormais le septième ciel en ligne de mire.
Parce qu’il n’a que 32 ans
Il brille depuis si longtemps qu’on en oublierait presque son âge. Mais Leo Messi (né le 24 juin 1987) n’a « que » 32 ans. Dans le foot moderne, ça lui laisse encore quelques belles perspectives. Luka Modric, par exemple, avait 33 ans lorsqu’il a soulevé son premier Ballon d’Or l’an passé. Cristiano Ronaldo en a 34 et vient de terminer à la troisième place du classement 2019. Sans parler de Zlatan Ibrahimovic, annoncé proche d’un retour à l’AC Milan du haut de ses 38 ans. Autant dire que l’heure de la retraite n’a pas encore sonné pour La Pulga.
Parce que son talent est sans limite
C’est tellement évident pour tout le monde qu’on oublie parfois de le rappeler. Messi est un surdoué du foot. Son style est inimitable et rien ne dit qu’on reverra un joueur de son niveau dans les prochaines années. Avec ses crochets courts, sa vista et sa tranquillité devant le but, il semble venu au monde pour taper dans un ballon. La question est maintenant de savoir si c’est le meilleur joueur de l’Histoire?
Difficile de comparer les générations mais il est de la trempe des Pelé, Diego Maradona et autres Johan Cruyff. Sans aucun doute. Tous ceux qui l’ont vu jouer s’en souviendront. Le crack du Barça fait déjà partie de la légende. Et reste capable de changer le destin d’un match à lui seul. Dès qu’il en a envie.
Parce qu’il est épargné par les graves blessures
C’est l’une des clés de sa suprématie. Depuis le début de sa carrière, fin 2004, le natif de Rosario ne s’est jamais blessé gravement. Même s’il a connu quelques pépins physiques, il n’a pas été éloigné des terrains trop longtemps. Ses deux plus longues absences l’ont laissé à l’infirmerie 56 jours en novembre 2013 (déchirure musculaire à la cuisse) et 51 jours en novembre 2015 (ligament du genou). Moins de deux mois à chaque fois. Malgré son jeu en percussion et les nombreux coups reçus durant toutes ces années, le corps de Messi tient parfaitement le choc.
Il faut dire que l’artiste argentin, très casanier, a un quotidien rythmé entièrement autour de son métier. A part passer du temps en famille, dormir et jouer à la console, le sextuple Ballon d’Or ne fait pas grand-chose lorsqu’il déchausse ses crampons. Il sort très peu, sauf pour ses obligations commerciales. Une existence simple et sans paillettes certainement pas étrangère à sa santé de fer.
Parce qu’il a une aura planétaire
Un Ballon d’Or se gagne avant tout par ses prestations sur le terrain. Mais pas uniquement. La réputation et l’aura des prétendants entrent clairement en ligne de compte. Il suffit de voir Sadio Mané à la quatrième place de la promo 2019, derrière Cristiano Ronaldo, pour s’en convaincre. Et à ce sujet, Lionel Messi est nettement au-dessus de la plupart de ses concurrents. Véritable star mondiale, le boss du FC Barcelone déclenche une émeute partout où il va. Sur les cinq continents.
Sa notoriété dépasse largement le cadre de son sport. Et lui offre d’emblée une certaine avance sur ses rivaux. Autrement dit, à saison équivalente sur le plan sportif, les journalistes voteront plus facilement pour Messi que pour un autre (hormis peut-être Ronaldo). Une donnée non négligeable dans la course au firmament.
Parce que la concurrence est dispersée
Si Leo Messi a des raisons de ne pas vouloir fermer son armoire à trophées individuels, c’est aussi parce qu’aucun rival sérieux ne s’impose face à lui. Son plus bel ennemi, Cristiano Ronaldo, fêtera ses 35 ans début février. Ça n’empêchera pas le Portugais de briguer un sixième Ballon d’Or, évidemment, mais ce sera sans doute plus difficile désormais.En revanche, aucun joueur n’émerge comme une évidence derrière CR7.
D’un avis commun, Kylian Mbappé semble programmé pour être l’élu un de ces jours. Mais pas forcément dans l’immédiat. A 20 ans, l’attaquant du PSG a encore quelques paliers à franchir pour pouvoir prétendre au Graal. A ses côtés, Neymar enchaîne les tuiles et les rechutes physiques depuis quelques années, alors que le reste du gratin semble un cran en dessous en termes de talent. Pour le moment en tout cas. De quoi laisser le champs libre à Messi?
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